Syndicalisme féministe et parité intégrale : un appel à la démocratisation des syndicats dans le cadre de la CSW69

Des dirigeant.e.s syndicaux.ales et des spécialistes des questions de genre discutent de la parité totale et de la démocratisation du syndicalisme dans une perspective féministe lors d'un événement parallèle à l'UNCSW69.

Dans le cadre de la 69e Commission de la Condition de la Femme (CSW 69), l'événement parallèle "La parité comme stratégie de démocratisation des syndicats", organisé par Fuerza Sindical Argentina et Feministas Sin Fronteras, a réuni le mardi 11 mars à New York des dirigeant.e.s syndicaux.ales éminent.e.s, des fonctionnaires et des spécialistes du genre pour discuter de la parité totale et de la démocratisation du syndicalisme d'un point de vue féministe.

Marita Perceval, Présidente de Fuerza Sindical Feminista, María Noel Leoni, Anita Peña, Responsable des relations internationales au Ministère chilien du genre et de l'équité, et Beth Woroniuk, Senior fellow à la FFPC, ont participé à la session et souligné la nécessité d'inclure la représentation syndicale dans les politiques étrangères féministes.

La journée s'est achevée par le deuxième panel, consacré à la voix des femmes syndicalistes, au cours duquel Verónica Montúfar, Responsable de l'égalité à l'Internationale des services publics (ISP), a mis en lumière les progrès et les défis du syndicalisme féministe mondial.

L'offensive féministe dans le syndicalisme : la contribution de l'ISP

V. Montúfar a souligné que l'ISP est l'une des rares organisations syndicales internationales à avoir inscrit la parité dans ses statuts depuis 23 ans et a mis en exergue trois éléments clés de l'offensive syndicale féministe : la réalisation de la Convention 190 de l'OIT, qui consacre le droit à un monde du travail exempt de violence et de harcèlement. "Ce droit existe grâce à la lutte des femmes syndicalistes, mais sa mise en œuvre dépend de notre action au sein des syndicats", a-t-elle souligné.

Deuxièmement, l'économie des soins et la nécessité de transformer son organisation sociale, un débat lancé par l'ISP à la suite de la pandémie. "Nous nous sommes rendu compte que la structure actuelle est injuste, non viable et doit être reconstruite", a ajouté V. Montúfar, soulignant l'urgence d'intégrer cette question dans les agendas syndicaux.

Enfin, elle a mentionné les droits en matière de santé génésique dans le monde du travail, une question qui a gagné en importance au sein de l'ISP. "Nous avons lancé une enquête mondiale sur la santé génésique le 8 mars et nous avons été surpris.e.s par l'intérêt des syndicats à l'intégrer dans les négociations collectives", a-t-elle révélé.

La lutte des syndicats féministes comme moteur de changement

Le panel comprenait également des interventions de Silvina Jurich, Yamile Socolovsky (CTA Argentine) et Giulia Massobrio (CSI), qui ont abordé la démocratisation des syndicats, l'importance de rendre les femmes visibles dans les espaces de négociation et la nécessité de continuer à progresser dans la ratification et la mise en œuvre des conventions internationales.

Si nous voulons changer les inégalités dans le monde du travail, nous devons discuter de la manière dont le pouvoir est configuré au sein de nos propres organisations.

"Si nous voulons changer les inégalités dans le monde du travail, nous devons discuter de la manière dont le pouvoir est configuré au sein de nos propres organisations", a déclaré Y. Socolovsky, renforçant l'importance du militantisme syndical féministe.

Malgré le contexte défavorable dans de nombreux pays, les syndicalistes ont convenu qu'il existe des outils clés pour la transformation, tels que la négociation collective, la liberté d'association et le cadre normatif de l'OIT. Le slogan "parité totale" n'est pas seulement une revendication, mais un engagement en faveur de la construction d'un syndicalisme féministe, inclusif et transformateur.