20 juin - Journée mondiale des réfugié.e.s Solidarité, espoir et inclusion dans un monde confronté à des crises multiples
Selon le HCR, environ 32 millions de réfugié.e.s et 5 millions de demandeurs.euses d'asile ont besoin d'une protection internationale. Si le statut de protection temporaire a été offert aux réfugié.e.s ukrainien.ne.s, il est regrettable que les réfugié.e.s d'autres nationalités soient tenu.e.s à l'écart.
Genevieve Gencianos
La barre des 100 millions de personnes déplacées de force dans le monde a été franchie. L'escalade des conflits, les catastrophes climatiques et l'augmentation du coût de la vie exacerbée par les crises alimentaire et énergétique devraient conduire les déplacements forcés à des niveaux sans précédent. Cette année, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estime que 117 millions de personnes seront déplacées de force.
Fuyant la violence, les catastrophes et l'extrême pauvreté, les réfugié.e.s empruntent des itinéraires désespérés. Au début de cette année, les traversées de la Méditerranée ont été multipliées par trois, avec environ 54 000 hommes, femmes et enfants embarquant sur des bateaux dangereux pour rejoindre l'Europe. Rien qu'au cours des trois premiers mois, on a enregistré 400 décès en mer Méditerranée. D'autres traversées maritimes sont également périlleuses, comme celles de la Manche, des Florida Keys aux États-Unis, de la mer d'Andaman et du golfe du Bengale, empruntées par des milliers de réfugié.e.s rohingyas en fuite. À la frontière entre les États-Unis et le Mexique, les caravanes de migrant.e.s et de réfugié.e.s se retrouvent dans une situation de violence et de répression.
Cette année, le HCR estime que 117 millions de personnes seront déplacées de force.
Malheureusement, la situation est d'autant plus désespérée que les gouvernements adoptent une réponse opposée, en instituant des politiques qui violent les droits humains et le droit humanitaire. En Europe et aux États-Unis, par exemple, la dissuasion, la détention, les expulsions collectives et l'externalisation des frontières vers des pays tiers sont devenues la politique dominante.
Selon le HCR, environ 32 millions de réfugié.e.s et 5 millions de demandeurs.euses d'asile ont besoin d'une protection internationale. Si le statut de protection temporaire a été offert aux réfugié.e.s ukrainien.ne.s, il est regrettable que les réfugié.e.s d'autres nationalités soient tenu.e.s à l'écart. Malgré les discours, les pays riches du Nord n'ouvrent pas de voies d'accès sûres ni de programmes de réinstallation pour les réfugié.e.s. Les pays en développement, également ravagés par des conflits et des catastrophes, continuent d'accueillir 85% des réfugié.e.s dans le monde. Des millions de personnes vivent dans des conditions déplorables dans des camps de réfugié.e.s pendant des années, voire des décennies. Dans ces conditions, il n'est pas surprenant que de nombreuses personnes aient perdu espoir et entreprennent des voyages périlleux. Elles sont la proie des passeurs et des trafiquants d'êtres humains qui profitent de la crise humanitaire. Dans un scénario tout aussi inquiétant, les politiciens de droite utilisent les réfugié.e.s et les migrant.e.s comme boucs émissaires, attisant le racisme et la xénophobie.
Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de l'ISP, déclare :
"En cette Journée mondiale des réfugié.e.s, nous disons non à un système d'asile et de migration défaillant. Nous en avons assez de voir souffrir et mourir les demandeurs.euses d'asile et les réfugié.e.s qui, comme nous tous et toutes, tentent de survivre aux multiples crises sociales, politiques, environnementales et économiques auxquelles nous sommes confronté.e.s, même si c'est dans une position très désavantageuse. En tant que syndicats de la fonction publique, nous commémorons la Journée mondiale des réfugié.e.s avec un message fort de solidarité, d'espoir et d'inclusion.
Nous sommes solidaires des réfugié.e.s. Tous.tes les réfugié.e.s sont les bienvenu.e.s dans nos communautés, sur nos lieux de travail et dans nos syndicats.
En tant que travailleurs.euses du service public en première ligne des conflits et des catastrophes, nous sommes porteurs.euses d'espoir. En travaillant avec nos alliés, nous surmonterons ces crises, comme nous l'avons fait pendant la pandémie. Que ce soit en manifestant dans les rues, en négociant avec les gouvernements ou en faisant pression sur les organismes internationaux, notre lutte se poursuit.
Enfin, l'inclusion. Nous défendons des services publics de qualité pour que chacun.e, c'est-à-dire les réfugié.e.s, les migrant.e.s, les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays et les communautés d'accueil, puisse accéder au droit humain, aux services de base et à la protection sociale. Nous exigeons des investissements dans les services publics, et non des armes.
En transmettant ces messages, nous demandons instamment aux États de mettre en place des voies sûres et légales pour l'asile et la migration. Ces voies et ces mesures doivent être fondées sur les droits humains, tenir compte des besoins des enfants, favoriser l'égalité des genres et être exemptes de toute forme de discrimination.