Soins, territoires et violence : Renforcer l'égalité entre les femmes et les hommes, les droits des femmes à la terre et à l'habitat pour accélérer l'éradication de la pauvreté

La commission Huairou, mandatée par les États-Unis auprès du Conseil économique et social des Nations Unies et du Département de l'information publique, l’UCLG « United Cities and Local Governments », Habitat International Coalition (HIC) et Women and Habitat Latin America Network, organisaient, ce matin, une session  en ligne (side event) sur le thème « Soins, territoires et violence : Renforcer l'égalité entre les femmes et les hommes, les droits des femmes à la terre et à l'habitat pour accélérer l'éradication de la pauvreté ».

Les deux panels et remarques conclusives qui ont été proposées s’inscrivent dans le prolongement d’une réflexion engagée sur l’effectivité des droits des femmes dans une perspective territoriale, compte tenu du contexte actuel marqué par les conflits, la violence et l'augmentation des discours de haine et de désinformation. Cet évènement virtuel de la 68e session de la Commission de la condition de la femme offrait ainsi une occasion aux parties prenantes de mettre en commun des solutions pour faire progresser la garantie des droits humains liés à l'habitat des femmes en envisageant les impacts de ces violences internes et externes selon les situations spécifiques de précarité des femmes et des filles concernées.  

Les panelistes du premier temps d’échange, M. Desmond Chieshe  et Mme Maha Ahmed, ont tour à tour montré comme les femmes font, dans de nombreux pays du monde en proie à la guerre, en Palestine, au Soudan, au Nigeria, l’objet d’attaques plus spécifiques, combien les femmes et les enfants sont ceux qui souffrent le plus des conflits.

Il y a donc, par exemple, ont-ils expliqué, un enjeu crucial à partager les informations sur les zones dangereuses où s’exercent les kidnapping. Il faut aussi aider les femmes qui ne peuvent pas retourner sur leurs terres à cause de la guerre et de ses risques à conserver leurs droits pour plus tard.

Les femmes sont aussi souvent interdites de prise de parole alors qu’elles sont les mieux à même de trouver les solutions aux problèmes qu’elles rencontrent, de demander des politiques qui soient  véritablement susceptibles de les aider. Alors que les hommes sont à la guerre ou en exil, les femmes et les enfants subissent en effet, par exemple, plus les déplacements du fait de la guerre ou des changements climatiques. Ainsi, si des accords de paix sont négociés avec des groupes terroristes, les femmes doivent pouvoir discuter avec les autorités pour faire valoir leurs droits. Elles doivent aussi pouvoir participer à l’organisation des distributions nourritures et être présente à  toutes les commissions de négociation. C’est un plaidoyer qui est porté à l’ONU ! Dans le contexte des déplacements climatiques, les femmes doivent aussi être les porteuses de leurs propres paroles.

Les organisations non gouvernementales, en partenariat avec des institutions financières, œuvrent, pour résoudre ces problèmes, par la mise en place de moyen permettant des aides techniques et financières, par une garantie de protection dans l’accès aux ressources. Les ONG  cherchent également à documenter de façon précise les problèmes recensés ce qui est indispensable pour en prendre la pleine mesure et ajuster les moyens nécessaires.

Dans l’accès aux droits à la terre, les femmes sont souvent discriminées par des lois patriarcales. Un problème d’accès à la terre et de précarité peut également frapper les femmes en cas de violences domestiques du fait de lois qui ne reconnaissent pas leurs droits.

L’importance de l’égalité entre les femmes et les hommes nécessite urgemment d’être promue  pour enfin changer ces lois qui pénalisent les femmes en ne leur permettant pas par exemple, de posséder les terres, de recevoir la rémunération du travail qu’elles accomplissent sur ces terres ou les laissent démunis lorsque leur conjoint part du pays.

La deuxième panel s’est ensuite intéressé à la promotion de la paix et des droits des femmes ainsi qu’au rôle que peuvent remplir les infrastructures de soin pour y parvenir. Mmes Maité Rodriguez Blandon a souligné l’importance de penser l’organisation de l’espace public de façon sécurisante pour les femmes, pendant et après la guerre, de promouvoir leurs conditions de vie et de placer l’accès à la terre en tant que droit fondamental pour les femmes. Le sujet de la protection social, important pour cette session de la commission de l’ONU sur le statut de la femme, bénéficie d’une dynamique qui doit être durable tant il est crucial.

Mme Maria Fides Bagasao a évoqué le Sud des Philippines, la nécessité de se concentrer sur la vulnérabilité des femmes, de mettre en œuvre des processus pour résoudre les problème dans les communautés. Il s’agit encore une fois de parler du conflit et d’organiser les choses pour que femmes puissent prendre part aux décisions !  

Mme Ernestine Ronai a rapporté des observations de l’AFD, en particulier en Palestine et aux Comores. Elle a rappelé cependant que tous les pays sont concernés par les violences faites aux femmes et les restrictions de leurs droits économiques : une femme sur trois est en effet victime de violence selon l’OMS. Y compris en France, elle a évoqué pour les femmes, des problématiques d’errance liées à l’absence de logements. Tout n’est pas lié à l’intégrisme, lutter contre les violences faites aux femmes et bien entendu très important partout !

Mme Maria Helena Langa, Maire de Mandlakazi (Mozambique), a conclu le panel en abondant dans son sens. Elle a, à juste raison, apporté une note d’espoir : lutter partout dans le monde pour la participation des femmes à la vie citoyenne et promouvoir leurs droits, c’est contribuer à pacifier le monde !


Article contribué par Pascale Lofredi, CFDT, France