Pas de progrès social sans organisations syndicales indépendantes

La PSI est à l’origine de cet atelier, qui a examiné comment un droit fondamental de l’homme - la Convention n° 87 de l’OIT sur la liberté syndicale - est respecté dans différents pays.

Les intervenants ont exploré la question et débattu du rôle que les syndicats doivent continuer à jouer dans les prochaines années afin d’ancrer la démocratie dans la région MENA et dans d’autres régions encore ; ils ont également analysé les enjeux auxquels ils sont confrontés. Kamal Abu Eitta (RETA), Rachid Malaoui (SNAPAP), Anan Qadri (HSU-PGFTU), Juneia Batista (CUT), Daniel Van Daele (FGTB), Guiseppe Valentino (CGIL Calabria) et d’autres encore ont plaidé vigoureusement en faveur de syndicats puissants, capables de défendre les droits des travailleurs et des travailleuses.  

Kamal Abu Eitta (RETA) (photo, à g.) s’est exprimé au sujet des restrictions persistantes à l’égard des droits syndicaux et du droit de manifester en Égypte. Il soutient que les syndicats indépendants sont le principal moteur pour atteindre les objectifs impartiaux de la révolution. « Nous considérons que le droit fondamental de liberté syndicale des travailleurs et des travailleuses est également lié à la liberté des femmes et de tous les autres membres de la société.  Le régime autoritaire est toujours en place, et aucun véritable révolutionnaire ne s’est encore frayé un chemin vers le pouvoir. C’est ensemble que nous devons lutter pour défendre une nouvelle forme de mondialisation fondée sur les droits humains. »  

Rachid Malaoui (SNAPAP), Algérie, a quant à lui évoqué les enjeux auxquels se heurte le SNAPAP en tant que syndicat indépendant refusant de s’identifier aux intérêts gouvernementaux, militaires ou religieux.  Le SNAPAP se concentre davantage sur l’établissement d’un réseau en apportant son soutien à la société civile, aux femmes, aux jeunes et aux personnes sans emploi. Malaoui remercie l’Internationale des Services Publics pour avoir résolument appuyé l’établissement de syndicats indépendants dans la région MOAN. Il fait cependant observer que l’entrée en Égypte a été refusée à des représentants syndicaux du SNAPAP, suite au soutien témoigné par le syndicat à l’égard de RETA. Malaoui recommande à ses collègues de Tunisie, d’Égypte et d’ailleurs, de rechercher des solutions politiques plutôt que de faire appel à l’armée pour appuyer une transition progressive.

Plusieurs intervenants ont attiré l’attention sur l’urgence d’une collaboration intersyndicale, tant à un niveau national que transfrontalier. Des représentants italiens et congolais ont confié leur espoir de voir émerger un mouvement syndical plus uni. Certains intervenants ont fait référence au contexte historique dans lequel était né le mouvement syndical et à la nécessité de coopérer avec d’autres organisations de la société civile afin de mener des efforts de lobbying plus efficaces lorsque le dialogue social n’aboutit pas aux résultats escomptés.