Mettre l'accent sur les approches de transformation de la santé des femmes en fonction du sexe

On ne saurait trop insister sur l'importance des approches transformatrices en matière de santé sexuelle et de droits génésiques des femmes. L'ISP publie aujourd'hui trois rapports détaillés sur ce sujet, avec des études de cas en Inde, au Paraguay et au Nigéria.

En Inde, le rapport d'Adsa Fatima, Misbah Haqani et Sarojini Nadimpally met en lumière la nécessité urgente de lutter contre les inégalités et les discriminations fondées sur le sexe. Les auteurs soulignent l'importance de comprendre les dynamiques de pouvoir qui façonnent les politiques et les interventions en matière de santé.

Bien que la violence fondée sur le genre soit reconnue au niveau mondial comme un problème de santé publique, elle reste largement négligée.

Les auteurs plaident pour un changement d'orientation en faveur de l'équité entre les sexes dans le domaine de la santé, afin de donner à chacun une chance équitable d'atteindre son plein potentiel en matière de santé.

Bien que la violence fondée sur le genre soit reconnue au niveau mondial comme un problème de santé publique, elle reste largement négligée.

Les auteurs appellent à renforcer le cadre politique sur la violence sexiste, à améliorer les infrastructures publiques et le financement de la santé, et à réviser le programme d'études médicales pour aborder la question de la violence sexiste.

Télécharger les études

L'étude de cas du Paraguay réalisée par Mariluz Martin souligne l'importance d'une collaboration multisectorielle et intersectorielle dans la formulation de politiques de santé sexuelle et génésique transformatrices en matière de genre. Le rapport plaide en faveur d'une éducation sexuelle complète et de politiques d'emploi et de protection sociale inclusives. Il propose également des campagnes publiques visant à normaliser la sexualité et à remettre en question l'inégalité entre les sexes, à perturber le statu quo patriarcal et à promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes.

Au Nigeria, un rapport du Dr Abiola Akiyode-Afolabi, de l'université de Lagos, illustre l'impact profond des normes de genre sur la santé sexuelle et reproductive. Compte tenu du taux élevé de mortalité maternelle dans le pays et de l'accès limité aux contraceptifs modernes, le rapport appelle à des initiatives urgentes pour promouvoir la santé des femmes et l'égalité des sexes. L'étude souligne l'importance de la participation communautaire et des programmes éducatifs qui sensibilisent aux droits en matière de santé sexuelle et génésique. Elle plaide également en faveur d'une révision des cadres juridiques existants, en particulier ceux liés à l'avortement à risque, et promeut des approches de la santé axées sur la transformation des genres.

Ces rapports soulignent collectivement l'impératif d'adopter une approche transformatrice de la santé sexuelle et des droits génésiques des femmes. Ils soulignent le rôle des changements politiques, des programmes éducatifs et de la participation communautaire dans la réalisation de cet objectif. À mesure que nous avançons, ces idées seront cruciales pour guider nos efforts en vue de garantir l'équité en matière de santé et l'égalité entre les hommes et les femmes.

Le 31e Congrès mondial de l'ISP a récemment adopté une résolution sur les droits génésiques et les soins de santé. Cette résolution affirme l'engagement de l'ISP en faveur du choix en matière de procréation et de l'accès à tous les services de santé génésique. Soulignant l'importance de l'autonomie corporelle, du droit à la vie, à la liberté et à la sécurité, ainsi que la nature personnelle de la procréation et de la parentalité, la résolution met également en évidence les avantages sociaux associés à la liberté de procréation. L'ISP décide de défendre les droits reproductifs, de travailler avec les syndicats affiliés pour garantir la liberté reproductive et de s'opposer à la criminalisation des soins de santé reproductive.


Le 31e Congrès mondial de l'Internationale des Services Publics (ISP), réuni à Genève du 14 au 18 octobre 2023

CONSIDÉRANT que l'ISP s'est engagée à veiller à ce que les femmes, les jeunes filles et les autres personnes susceptibles de tomber enceintes conservent le choix en matière de procréation et aient accès à tous les services de santé génésique ; et

CONSIDÉRANT que l'autonomie corporelle est essentielle à la liberté, à la dignité, à l'égalité et à l'autodétermination ; et

CONSIDÉRANT que la Déclaration des droits de l'homme des Nations unies garantit le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne ; et

CONSIDÉRANT que la mortalité liée à la grossesse touche chaque jour environ 800 femmes dans le monde à différents stades de la grossesse, qu'un tiers des décès liés à la grossesse surviennent pendant la grossesse, un tiers au moment de l'accouchement ou une semaine après l'accouchement, et un tiers entre une semaine et un an après l'accouchement ; et

CONSIDÉRANT que la procréation et la maternité sont des questions personnelles et intimes, fondamentales pour notre liberté et nos aspirations, qu'elles constituent des responsabilités à vie et qu'elles ne devraient pas être imposées par l'État ou par un employeur contre le consentement exprès de l'individu, ou imposées à des personnes qui ont subi un traumatisme ou qui, pour d'autres raisons, ne veulent pas ou ne peuvent pas assumer cette responsabilité ; et

CONSIDÉRANT que le droit de décider du moment et de l'opportunité de la procréation est associé à une plus grande stabilité et satisfaction dans les relations, à une plus grande expérience professionnelle et à un potentiel de revenus plus élevé chez les femmes, ce qui contribue au bon fonctionnement de la société, et que la liberté a été reconnue en droit comme la capacité d'une personne à décider de l'une des décisions les plus fondamentales et les plus intimes qu'elle puisse prendre : quand avoir un enfant, s'il faut en avoir un et avec qui :

LE CONGRÈS DE L'ISP :

DÉCIDE que l'ISP défendra les droits de ses affiliés et de toutes les femmes, filles et autres personnes susceptibles de tomber enceintes contre l'accouchement forcé, et que l'ISP demande aux gouvernements du monde entier de codifier le droit de choisir l'avortement ; et

DÉCIDE que l'ISP travaillera avec ses syndicats affiliés pour garantir la liberté de reproduction dans le monde entier, en collaborant avec les législateurs, les candidats, les groupes de défense et les militants pour soutenir les efforts législatifs et les mesures exécutives au niveau national ; et

DÉCIDE que l'ISP fera entendre sa voix pour lutter contre la criminalisation des soins de santé génésique, y compris les patientes qui cherchent à se faire soigner, les prestataires d'avortement, les conseillers, les défenseurs, les membres de la famille et les amis qui conseillent ou transportent les patientes.

Présenté par : Fédération américaine des enseignants, États-Unis.

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