L'ISP établit des alliances stratégiques pour résister au capitalisme des fonds de pension

Des syndicalistes, dont des dirigeant.e.s d'affiliés de l'ISP, ont rencontré des universitaires et des organisations de la société civile afin de nouer des alliances et d'élaborer et de coordonner des stratégies régionales. L'événement était le lancement officiel du projet Resisting Pension Fund Capitalism, organisé par le laboratoire de recherche sur la financiarisation de l'Institut d'économie politique de l'Université Carleton.

Nos services publics essentiels sont privatisés, achetés, réorganisés, supprimés et transformés dans le cadre de processus que de nombreux chercheurs.euses et analystes qualifient de "financiarisation". Cependant, l'un des acteurs les plus importants et les plus influents de ces processus, les fonds de pension, a été largement négligé par la plupart des analystes et des militant.e.s politiques.

Dans le même temps, les travailleurs.euses contrainte.s. de suivre les choix de plus en plus agressifs et risqués des gestionnaires de fonds de pension voient leur couverture de retraite réduite et ne disposent d'aucun mécanisme leur permettant de questionner les gestionnaires de fonds ou de leur demander des comptes. Chaque travailleur.euse mérite une retraite sûre et digne qui ne repose pas sur une exploitation financière prédatrice.

Des syndicalistes, dont des dirigeant.e.s d'affiliés de l'ISP, ont rencontré des universitaires et des organisations de la société civile lors d'un événement hybride organisé le 26 mars par l'Institut d'économie politique de l'Université Carleton, afin de nouer des alliances et d'élaborer et de coordonner des stratégies régionales. Les participant.e.s ont examiné les liens entre les fonds du Nord global qui sont indispensables à la privatisation de services publics essentiels dans le Sud global, notamment l'eau et l'assainissement, la production et la distribution d'énergie, ainsi que la santé et les soins.

Euan Gibb, Secrétaire régional de l'ISP Inter-Amériques, a souligné l'importance de coordonner les stratégies nord-sud pour faire face à cette dynamique et développer des alternatives qui garantissent une sécurité de la retraite qui ne soit pas fondée sur une financiarisation prédatrice qui sape les services publics et les travailleurs.euses qui les fournissent. "Au niveau mondial et régional, nous avons accompagné la croissance de l'implication des fonds publics et privés dans la privatisation de l'eau et de l'assainissement, de l'énergie et, plus récemment, du secteur de la santé. Il me semble évident que nous devons organiser et structurer notre résistance. Au lieu de réagir au coup par coup, nous devons disposer d'une analyse claire, d'une stratégie bien définie et d'alliances solides prêtes à se mobiliser. C'est pourquoi le laboratoire de recherche sur la financiarisation est si important - il sert de plaque tournante pour établir ces connexions à l'avance et développer des stratégies collectives", a déclaré E. Gibb.

Euan Gibb, Secrétaire régional de l'ISP Inter-Amériques

Au lieu de réagir au coup par coup, nous devons disposer d'une analyse claire, d'une stratégie bien définie et d'alliances solides prêtes à se mobiliser.

Il s'agissait du lancement officiel du projet Resisting Pension Fund Capitalism, organisé par le laboratoire de recherche sur la financiarisation de l'Institut d'économie politique de l'Université Carleton. Kevin Skerrett, Coordinateur du laboratoire de recherche sur la financiarisation, a rappelé aux participant.e.s que "les fonds de pension privés et les gestionnaires d'actifs qu'ils emploient sont, à la base, des institutions financières capitalistes - pas des organisations de services sociaux, ni des fiducies caritatives. Leur objectif premier est de maximiser les rendements financiers, souvent par le biais de mécanismes qui exploitent les travailleurs.euses, privatisent les biens publics et contribuent à la dégradation de l'environnement. Le projet "Résister au capitalisme des fonds de pension" cherche à faire face à cette contradiction en examinant de manière critique le rôle des fonds de pension dans le capitalisme financiarisé et en explorant des modèles alternatifs qui s'alignent sur les objectifs des mouvements syndicaux et de justice sociale", a déclaré le chercheur.

En outre, les fonds de pension canadiens, en particulier, ont joué un rôle particulièrement prédateur dans ces développements, en capitalisant sur les opportunités de privatiser les infrastructures et les services publics chaque fois que la rentabilité et les risques minimisés le permettent. Jason Ward, Analyste principal de CICTAR, a souligné : "Les fonds de pension canadiens se présentent comme des investisseurs responsables à long terme, mais leurs actions racontent une autre histoire. Au lieu de favoriser la capacité de production, ils s'engagent dans une financiarisation purement extractive, privilégiant les profits à court terme au détriment d'un bien-être économique et social durable. Ce modèle d'investissement ne se contente pas d'éroder les services publics essentiels, il alimente également l'instabilité financière, tout en mettant en péril l'épargne-retraite des travailleurs.euses. Il n'est ni durable ni responsable et, s'il n'est pas remis en question, il continuera d'avoir des conséquences dévastatrices pour les sociétés du monde entier".

En savoir plus