L'ISP félicite ses affiliés français alors que le tribunal annule les élections de la direction d'Orpea et demande un nouveau vote

Lundi 12 septembre, un tribunal français a donné raison aux syndicats FO, CFDT et CGT qui demandaient l'annulation des élections des représentants des travailleurs organisées en 2019 par la multinationale française de soins de santé Orpea, victime d'un scandale, et a décidé que de nouvelles élections devaient être organisées.

Cette affaire s'inscrit dans une stratégie de longue date des syndicats affiliés à l'ISP et à la FSESP, qui affirmaient qu'elles avaient été truquées en faveur du syndicat jaune Arc-En-Ciel.

Un ancien avocat d'Orpea a décrit comment les candidats d'Arc-en-Ciel ont bénéficié d'un " soutien financier et tactique " de la part de la direction.

L'ISP a soutenu ses affiliés français dans leur lutte contre les pratiques corrompues d'Orpea - le deuxième plus grand fournisseur privé de soins à domicile en France. L'un des principaux problèmes est l'ingérence illégale de l'entreprise dans les élections syndicales afin de favoriser Arc-En-Ciel, un syndicat "interne" illégitime dont les intérêts semblent plus proches de la direction de l'entreprise que des travailleurs.

L'ISP et les affiliés de la FSESP représentent la majorité des syndiqués de cette entreprise de soins privés et poursuivent depuis de nombreuses années une stratégie d'organisation et de défense des droits syndicaux, y compris la création récente d'un comité d'entreprise et la lutte pour la réintégration d'un militant syndical allemand harcelé.

La décision du tribunal d'annuler les élections de 2019 remet encore plus en question la légitimité de l'accord UniGlobal - Orpea, car il repose sur le soutien de syndicats dont le statut représentatif est douteux, et sur une direction d'entreprise dont il a été prouvé qu'elle était de connivence avec des syndicats favorables à la direction. Sur la base de la décision de la Cour, à l'époque, ils n'avaient aucune légitimité pour approuver l'accord.

La Secrétaire générale de l'ISP, Rosa Pavanelli, a félicité les syndicats pour leur victoire en déclarant : " Le cas d'Orpea démontre que les syndicats sont en mesure d'approuver les accords :

"Le cas d'Orpea démontre une fois de plus que ce n'est pas en s'acoquinant avec des dirigeants d'entreprise corrompus que l'on obtient des changements pour les travailleurs. Au contraire, en exposant avec audace les crimes, les tromperies et les conditions épouvantables d'Orpea pour les patients et les travailleurs de première ligne, nos affiliés français ont déjà contribué à déclencher une enquête judiciaire sur les abus institutionnels et les crimes financiers, à renverser des élections syndicales truquées, à alimenter une conversation nationale sur les soins, à obtenir des garanties de la part des politiciens sur l'augmentation du financement des systèmes de soins publics et à lancer des appels en faveur d'un changement politique profond, en particulier en ce qui concerne les opérateurs de soins à but lucratif."

Elle poursuit :

"L'ISP est un fervent partisan de la syndicalisation - mais celle-ci doit se faire de bas en haut avec le soutien de la majorité des travailleurs organisés en syndicats indépendants qui ne sont pas dans la poche de la direction. Comme le montre cette affaire judiciaire, toute autre solution est illégitime, non durable, mauvaise pour les travailleurs et rend le véritable travail syndical beaucoup plus difficile."

Orpea continue de faire l'objet d'une série d'autres accusations, notamment une action en justice menée par le syndicat pour "travail dissimulé", "abus de contrats de travail à durée déterminée", "fraude", "discrimination syndicale" et "obstruction à l'activité syndicale."

Un rapport récent du Center for International Corporate Tax Accountability and Research et des deux plus grands syndicats français - CFDT, CGT - a révélé comment Orpea a construit un empire immobilier, par le biais de structures financières complexes et opaques, tout en faisant face à des allégations de sous-effectif, de détournement de fonds publics et de rationnement de la nourriture et des articles sanitaires pour les résidents.

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