L'ISP condamne le retrait de la Turquie de la Convention d'Istanbul : Il est temps de progresser, pas de régresser
L'Internationale des Services Publics (ISP) se joint à l'appel international lancé au Président Recep Tayyip Erdoğan pour qu'il reconsidère le retrait de la Turquie de la Convention d'Istanbul, la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique.
Verónica Montúfar
La Turquie ne peut pas tourner le dos à l'ombre de la pandémie de violence fondée sur le genre pendant le COVID-19. Il est temps de progresser et non de régresser.
Les témoignages de niveaux élevés de violence à l'égard des femmes sont sidérants: "300 féminicides ont été enregistrés en 2020 et 171 autres femmes ont été retrouvées mortes dans des circonstances suspectes en Turquie" selon l'organisation turque We Will Stop Femicides. Se retirer maintenant de la Convention d'Istanbul ne fera qu'ajouter au terrible bilan du gouvernement turc en matière de droits humains et de droits des femmes et ne fera que diminuer tout effort vers le processus de ratification de la C190 dans le pays.
"La Turquie ne peut pas tourner le dos à la pandémie de violence basée sur le genre pendant le COVID-19. Il est temps de progresser, pas de régresser ! La violence et la discrimination à l'encontre de toutes les femmes, des personnes LGBT+ et des personnes non-conformes au genre en Turquie ne peuvent être prévenues que si les organes exécutifs, législatifs, judiciaires et d'application de la loi parviennent à mettre en œuvre la Convention. Il faut mettre en place des politiques fortes et des services publics de qualité tenant compte de la dimension de genre", a exhorté Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de l'ISP, au Président Erdoğan.
On peut s'attendre à un retour de bâton plus important si la Pologne met en œuvre son projet, vieux d'un an, de se retirer également de la Convention d'Istanbul, actuellement soumis au vote du Parlement, déclare Gloria Mills, Vice-présidente du Comité mondial des femmes de l'ISP, qui travaille pour UNISON au Royaume-Uni. Elle souligne le rapport alternatif d'Amnesty International en 2020, qui s'inquiète de la conformité de l'État polonais avec la Convention d'Istanbul, "en se concentrant spécifiquement sur les définitions de la violence et du viol dans le droit polonais et sur l'incapacité à protéger les victimes, notamment par l'absence d'ordonnances restrictives délivrées aux auteurs de violences domestiques".
Si la Turquie puis la Pologne régressent, cela pourrait avoir un effet domino que nous devons arrêter.
L'ISP appelle ses affiliés à se joindre à nous pour faire pression sur le gouvernement turc afin qu'il reconsidère sa position
Joignez-vous à nous pour tweeter le Président Erdoğan et l'ambassade de Turquie dans votre pays (nous avons préparé une liste d'adresses Twitter pour vous), en les exhortant à reconsidérer leur position et à mettre réellement en œuvre la Convention d'Istanbul.
Nous organiserons un suivi avec une campagne Twitter similaire destinée au parlement polonais.