Le 9 septembre, Joe Ajaero, Président du Nigeria Labour Congress et Secrétaire général de la National Union of Electricity Employees of Nigeria, affiliée à l'ISP, a été arrêté par des agents du Department of State Service alors qu'il se rendait à l'aéroport pour rencontrer des collègues du Trade Union Congress au Royaume-Uni.

Le Secrétaire général de l'ISP, Daniel Bertossa, a déclaré : " Notre message au gouvernement nigérian est que notre mouvement syndical mondial suit de près le harcèlement actuel des dirigeants syndicaux nigérians et qu'il n'acceptera pas ce type d'intimidation. Les arrestations de nos camarades tels que Joe Ajaero nuisent à la réputation internationale du Nigeria. Nous demandons au gouvernement de respecter les droits internationaux du travail, de libérer tous les syndicalistes et membres illégalement emprisonnés et de mettre fin à cette campagne de harcèlement.

Bien qu'Ajaero ait été libéré sous caution, l'intensification des mesures d'intimidation à l'encontre des militants et des dirigeants syndicaux suscite l'inquiétude dans le monde entier. Dans un communiqué, la direction du NLC a déclaré : "Sa détention est un acte d'intimidation éhonté et totalement injustifié au regard des lois de notre pays. Le simple fait d'envisager non seulement d'empêcher un citoyen légal de voyager, mais aussi de séquestrer sa liberté est un affront à nos droits démocratiques et naturels en tant que peuple et en tant que travailleurs ".

Le Vice-président de l'ISP représentant l'Afrique et les pays arabes, le camarade Peters Adeyemi, qui est également le Secrétaire général du Syndicat du personnel non universitaire des institutions éducatives et associées (NASU), a déclaré que " l'arrestation du camarade Ajero n'est pas seulement une chasse aux sorcières inutile, mais une tentative manifeste de la part du gouvernement nigérian d'intimider et de harceler les dirigeants syndicaux nigérians. Même sous le règne des militaires, nous n'avons pas assisté à un tel usage excessif des pouvoirs de l'État pour intimider et contraindre les dirigeants syndicaux. Plutôt que d'étouffer la voix de la dissidence, le gouvernement devrait redresser positivement ses politiques anti-populaires en vue de l'émancipation des travailleurs nigérians opprimés " .

L'ISP appelle les travailleurs.euses du Nigéria, d'Afrique et du monde entier à se solidariser contre toutes les formes de régimes autoritaires, d'attaques contre les syndicats et leurs dirigeants, et contre les citoyens. Au lieu de harceler les dirigeants de la société civile et les syndicalistes, les gouvernements devraient se concentrer sur le service à la population en fournissant des services publics de qualité, de bonnes conditions de travail et une économie où tout le monde prospère.

La direction mondiale de l'Internationale des Services Publics (ISP) s'associe aux dirigeants d'Afrique et des pays arabes, ainsi qu'à l'Organisation régionale africaine de la Confédération syndicale internationale CSI-Afrique, pour condamner le harcèlement persistant des dirigeants syndicaux et est prête à soulever cette question auprès des institutions internationales, y compris l'Organisation internationale du travail.