L’injustice sociale et les inégalités continuent de poser des défis de taille en Afrique et dans les Pays arabes

[GABORONE – 24 Septembre]: Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de l’ISP, appelle à investir dans la santé publique et la justice fiscale, ainsi qu’à se montrer solidaire envers les pays touchés par des conflits.

« Tout au long de son histoire, de l’époque du colonialisme à l’apartheid, le peuple africain a mené de nombreux combats contre l’injustice, et il peut en être fier. C’est pourquoi nous ne devons pas cesser de nous battre contre l’injustice et les inégalités de notre temps, de lutter en faveur de services publics de qualité, des vecteurs indispensables de la démocratie et de la prospérité. »

Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de l’ISP, a ouvert la 12e Conférence régionale pour l’Afrique et les Pays arabes (AFRECON) à Gaborone, au Botswana, en mettant en lumière les défis auxquels les travailleurs/euses des services publics de la région se trouvaient aujourd’hui confronté(e)s.

En présence de plus de 200 dirigeant(e)s de syndicats du secteur public provenant de 33 pays, Mme Pavanelli a confié qu’elle était particulièrement ravie de constater que, pour la toute première fois, près de la moitié des délégué(e)s étaient des femmes.

« Si la moitié de la population n’était pas représentée comme il se doit, notre monde serait bien triste. »

Elle a toutefois déploré le fait que les délégué(e)s du Liberia, de Sierra Leone et de Guinée ne soient pas parvenu(e)s à obtenir un visa pour venir assister à la Conférence, car ils/elles sont originaires des trois pays d’Afrique les plus touchés par la maladie à virus Ebola.

« La crise Ebola a levé le voile sur l’échec d’un système qui a remis en question la gouvernance publique dans le secteur des soins de santé en Afrique. Elle a révélé au monde entier l’importance de réaliser des investissements publics dans le secteur de la santé, d’instaurer des conditions de travail décentes et de poursuivre la recherche contre ces maladies. »

Mme Pavanelli a déclaré que ce manque d’investissement était principalement dû à l’évasion fiscale, à la corruption et aux paradis fiscaux, autant de fléaux qui sont largement répandus en Afrique.

En faisant référence au slogan de l’AFRECON, à savoir « Solidarité, Force, Services », la Secrétaire générale de l’ISP est revenue sur la crise actuelle des réfugiés en Méditerranée et a appelé l’Europe à se montrer plus solidaire à l’égard des pays d’Afrique et du Moyen-Orient.

 « Les syndicats du secteur public peuvent jouer un rôle dans les zones de conflits où les droits humains sont bafoués, ce qui contraint de nombreux habitant(e)s à prendre la fuite. »

Mme Pavanelli a également salué la force croissante des organisations d’Afrique et des Pays arabes affiliées à l’ISP, ainsi que l’augmentation de leurs effectifs, en insistant sur la nécessité d’indépendance du gouvernement, le besoin d’unité et l’impératif de solidarité entre les travailleurs/euses et les syndicats.

Dans son allocution d’ouverture, M. Sikalame Seitiso, Président du Comité national de coordination de l’ISP du Botswana représentant le Syndicat des employé(e)s du secteur public du Botswana (Botswana Public Employees Union, BOPEU), a souligné le fait que l’AFRECON se tenait à une époque où les pays africains et les travailleurs/euses des services publics demeuraient confronté(e)s à des défis importants, tels que la privatisation.

Cependant, d’après M. Peters Adeyemi, Vice-président de l’ISP pour l’Afrique et les Pays arabes et Secrétaire général du Syndicat du personnel non académique des institutions de l’éducation et associées (Non-Academic Staff Union of Education and Associated Institutions, NASU), la corruption demeure un obstacle majeur.

« De nombreux dirigeants politiques sont responsables de ce fléau, et laissent la corruption corroder notre capacité à lutter contre la pauvreté et le chômage. A long terme, la corruption ne fera qu’entraver le développement. »

M. Adeyemi a également fait part de ses inquiétudes face aux violations des droits syndicaux, ainsi qu’aux menaces à la sécurité des citoyen(ne)s et des travailleurs/euses que font planer les groupes terroristes d’une côte à l’autre du continent africain, de Boko Haram à Al-Shabab.

Au terme de la cérémonie d’ouverture présidée par les dirigeant(e)s de l’ISP et de syndicats botswanais, ainsi que par des représentant(e)s du gouvernement, les participant(e)s à la Conférence ont pu assister à des présentations dédiées aux droits syndicaux dans le secteur public, au développement syndical et à la coopération internationale.

En savoir plus: http://www.world-psi.org/fr/afrecon2015