Égalité entre les hommes et les femmes Les syndicats du Costa Rica poussent le gouvernement à achever la ratification de la Convention 190 de l'OIT sur la violence et le harcèlement au travail
Lors de l'étape décisive de la ratification de la Convention 190 de l'OIT, les affiliés de l'ISP ont rencontré la Présidente de la Commission des Femmes afin d'analyser le scénario législatif et d'exiger l'adoption de cet important instrument international.
Mayra Castro
Au Costa Rica, la ratification de la Convention 190 de l'Organisation internationale du Travail (OIT), un instrument clé pour garantir un monde du travail sans violence ni harcèlement, se trouve à une étape décisive.
Suite à l'avis favorable de la Commission des affaires sociales en août 2023, l'Assemblée législative a actuellement entre les mains le projet de loi de ratification de la Convention, qui devra faire l'objet d'une discussion et d'un vote en séance plénière. Pour ce processus, les affiliés costariciens considèrent qu'il sera crucial de mener un travail de sensibilisation auprès des différents partis, en soulignant les avantages concrets que la ratification apportera au pays.
Pour commencer ce travail, le 13 janvier, l'Association nationale des employés publics et privés (ANEP), l'Association nationale des professionnels infirmiers (ANPE) et l'Association nationale des employé.e.s judiciaires (ANEJUD), ainsi que des représentant.e.s régionaux.ales de l'Internationale des Services Publics (ISP), ont rencontré la députée Carolina Delgado Ramírez, Présidente de la Commission des Femmes de l'Assemblée législative du Costa Rica, afin d'analyser le scénario législatif.
Rebeca Céspedes Responsable de l'Association nationale des employés publics et privés (ANEP).
"Le mouvement syndical était un peu passif sur cette question. Nous avons donc pris la décision de nous rendre personnellement à l'Assemblée législative pour obtenir des informations et dialoguer avec les députés".
"Au Costa Rica, le mouvement syndical était un peu passif sur cette question", commente Rebeca Céspedes, Responsable de l'Association nationale des employé.e.s publics et privés (ANEP). "Nous avons donc décidé de nous rendre personnellement à l'Assemblée législative pour obtenir des informations et dialoguer avec les député.e.s".
La responsable syndicale explique qu'après l'approbation de la Commission, les conversations ont repris avec la Députée Carolina Delgado, qui a réaffirmé son engagement à promouvoir le processus. "Nous avons maintenant besoin de 37 voix pour que la Convention soit ratifiée et que les règlements correspondants soient mis en œuvre. Il est essentiel de travailler sur le plan politique et de dialoguer avec la société civile", a déclaré R. Céspedes. Selon elle, l'un des accords de la réunion a été de commencer à diffuser davantage d'informations sur la Convention. Il est essentiel de faire ce que nous appelons du "syndicalisme citoyen" : aller partout, comme nous l'avons fait à d'autres occasions, et parler aux personnes et aux travailleurs.euses parce que beaucoup ne savent rien de cette convention. Nous devons leur expliquer l'importance de cette ratification et parler aux employeurs et aux gouvernements. Je pense que cela doit se faire par l'intermédiaire des syndicats.
Depuis l'adoption de la Convention lors de la Conférence du centenaire de l'OIT en 2019, les syndicats affiliés à l'ISP au Costa Rica ont mené un intense travail de plaidoyer auprès des acteurs gouvernementaux et législatifs. Cet effort vise à souligner l'importance de ratifier cette norme internationale du travail, qui promeut le droit à un monde du travail exempt de violence et de harcèlement. Elle redéfinit également la sphère du travail au-delà d'un lieu spécifique, en étendant sa protection à tous les secteurs et acteurs du monde du travail, sans exception.
Sonia Alfaro, de l'Association des professionnel.le.s infirmiers A.N.P.E., rappelle que la ratification de la C190 est de la plus haute importance pour le secteur de la santé. "Notre organisation représente 85% des infirmières professionnelles qui, à un moment ou à un autre, sont confrontées à des situations très difficiles dans leur travail."
La Convention 190 représente non seulement une garantie contre la discrimination, mais elle aborde également la violence et le harcèlement selon une approche globale et intersectionnelle, en accordant une attention particulière aux groupes en situation de vulnérabilité. Elle met notamment l'accent sur la violence fondée sur le genre, en consolidant les mesures de protection, de prévention, d'enquête et de sanction. Elle garantit également un soutien aux victimes dans les secteurs public et privé.
Par conséquent, il est important pour les syndicats de coordonner le travail des organisations féministes, des jeunes femmes, des représentant.e.s de la diversité et des personnes en situation de handicap, qui étaient présent.e.s à la réunion et ont fourni des éléments clés sur les avantages de la ratification de la C190.