Les professionnels de santé français constatent une escalade de la crise

La situation des personnels de santé en France varie d'une région à l'autre. Les villes qui connaissaient quelques cas il y a deux semaines à peine sont aujourd'hui confrontées à un nombre inquiétant de personnes atteintes de coronavirus.

À Mulhouse, dans l'Est du pays, les hôpitaux accueillent un grand nombre de cas, dont certains graves, le personnel est débordé et les ressources insuffisantes.

Dans la région de la Haute-Savoie, un peu plus au Sud, Phillipe Barbin, représentant syndical de la section santé de la CFDT, indique que l'hôpital d'Annecy, dans lequel il travaille, suit de près la situation à Mulhouse et se prépare à une augmentation du nombre de malades.

« Nous avons des réunions avec la direction de l'hôpital chaque semaine », dit Barbin. « Afin d'augmenter le nombre de lits disponibles, ils ont fait appel à plusieurs cliniques privées de la région pour les aider en termes de personnel et de ressources, ce qui porte le nombre de lits disponibles à près de 600 lits de médecine et plus de 110 lits de réanimation ».

Nous, personnels de santé, avons eu quelques difficultés concernant la garde des enfants, mais les villes voisines ont accepté d'ouvrir certaines classes pour que les enfants de moins de 16 ans puissent être pris en charge pendant que leurs parents travaillent

De nombreux agents qui ont travaillé au Centre Hospitalier Annecy Genevois, mais aussi des personnes extérieures à l’institution, se sont proposés pour mettre à disposition leurs compétences et pour aider le personnel en place.

Outre les cliniques privées, les trois principaux hôpitaux publics de la région ont réservé des lits dans plusieurs départements, en partie en reportant des opérations non essentielles. « À Annecy, les patient-e-s du service de gériatrie ont été transférés dans un nouveau bâtiment plus adapté et nous avons pu libérer des lits en soins intensifs et dans les services normaux pour les patient-e-s atteints de coronavirus ».

Compte tenu de la situation de confinement en France, où les gens ont été encouragés à rester chez eux autant que possible, de nombreux patient-e-s externes ont annulé leurs rendez-vous, réduisant ainsi la pression sur le personnel hospitalier.

Philippe Barbin et ses collègues restent vigilants et savent que leur travail est loin d'être terminé, même s'ils espèrent que les mesures d'endiguement prises dans le pays limiteront la contagion.