7 octobre - Journée mondiale pour le travail décent Les documents Pandora montrent où se trouve le financement du travail décent et des services publics
Aujourd'hui, à l'occasion de la Journée mondiale pour le travail décent, nous pensons à tous les travailleurs.euses qui souffrent de l'absence de conditions de travail décentes, en particulier aux travailleurs.euses de la santé surchargé.e.s et mal payé.e.s et à ces 225 millions de travailleurs.euses qui ont perdu leur emploi à cause de la pandémie de Covid-19 - la majorité d'entre eux étant des femmes.
Camilo Rubiano
Nous nous souvenons des travailleurs.euses toujours condamné.e.s au travail forcé, de tous les travailleurs.euses du secteur public licencié.e.s à cause des mesures d'austérité et qui sont toujours au chômage, des nouvelles générations de travailleurs.euses exploité.e.s par l'IA (intelligence artificielle) et le nouveau capitalisme de plateforme, et surtout des travailleurs.euses de la santé surchargé.e.s et mal payé.e.s qui ont été témoins de la perte de tant de vies à cause du manque de préparation et de ressources des gouvernements.
Ces conditions sont généralement attribuées à l'économie et au fonctionnement des marchés, comme la crise financière et économique mondiale de 2008, ou à la pandémie de Covid-19 dernièrement - qui, selon un rapport de l'OIT, a entraîné la perte de 225 millions d'emplois à temps plein - dont la majorité sont occupés par des femmes.
Les mesures d'austérité du FMI dans seulement 15 pays ont bloqué le recrutement de plus de 3 millions d'infirmières, d'enseignant.e.s et d'autres travailleurs.euses essentiels du secteur public.
Alors que certains appellent à un nouveau contrat social qui s'attaque à la précarité et à l'informalité, à davantage d'investissements publics et à un renforcement des réglementations en matière de santé et de sécurité au travail, nous nous rendons également compte que de nombreuses ressources sont volées et dissimulées au public.
Les "Pandora Papers" récemment publiés, ainsi que les "Panama Papers" et "Paradise Papers" auparavant, révèlent un système complexe de richesses cachées, d'évasion fiscale et, dans certains cas, de blanchiment d'argent par la classe dirigeante du monde entier.
Le Consortium international pour le journalisme d'investigation (ICIJ) estime qu'entre 5.600 et 32.000 milliards de dollars sont dissimulés dans les paradis fiscaux, tandis que le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré que l'utilisation des paradis fiscaux coûte aux gouvernements du monde entier jusqu'à 600 milliards de dollars en impôts perdus chaque année !
Ce n'est pas seulement une pandémie ou une crise économique que nous combattons, c'est la corruption et le vol en plein jour ! Ce sont des ressources qui ont été volées au public et qui auraient pu être utilisées pour atténuer ou résoudre de nombreux problèmes auxquels nous avons été confronté.e.s pendant toutes ces années.
Dans le même temps, les conséquences désastreuses pour les services publics produites par le même FMI et son engagement en faveur de l'austérité ont été exposées par cette pandémie.
Le manque de personnel et le manque d'investissements publics ont poussé les travailleurs.euses de première ligne dans des situations dangereuses et dramatiques, luttant pour fournir les soins vitaux et les services de qualité dont leurs communautés ont tant besoin et qu'elles méritent.
Pour restaurer sa crédibilité, il est temps pour le FMI de mettre en œuvre un profond changement institutionnel, en s'éloignant de l'austérité et en adoptant des politiques qui renforcent nos services publics et soutiennent les travailleurs.euses qui les fournissent. En finir avec les contraintes sur la masse salariale du secteur public serait un bon début.
Un rapport conjoint de l'ISP, d'ActionAid et de l'Internationale de l'Education, qui sera lancé le 12 octobre, expose comment les mesures d'austérité du FMI dans seulement 15 pays ont bloqué le recrutement de plus de 3 millions d'infirmières, d'enseignant.e.s et d'autres travailleurs.euses essentiels du secteur public.
Le rapport révèle que la mise en œuvre des réductions de la masse salariale du secteur public est à la fois brutale et sans direction, ce qui contredit les objectifs de développement et mine la capacité des gouvernements à répondre aux crises concomitantes.
En bref, en cette Journée mondiale pour le travail décent, il est important d'envoyer un signal clair aux autorités pour plus de transparence, des politiques justes et équitables, et plus de ressources et d'ambition pour lutter contre la corruption à tous les niveaux.