Le prix Nobel de la paix décerné au quartet du dialogue national tunisien

« Nous espérions ce résultat en 2014, lorsque l’UGTT a été la première nominée pour ce prix. Nous avons donc été très heureux d’apprendre aujourd’hui que le prix Nobel de la paix 2014 avait consacré le quartet du dialogue national tunisien », a déclaré Rosa Pavanelli, la Secrétaire générale de l’Internationale des Services Publics.
« Je tiens à féliciter Houcine Abassi, Secrétaire général de l’UGTT, un affilié de l’ISP, ainsi que l’ensemble des membres et des dirigeant(e)s de l’UGTT, pour avoir contribué sans relâche à l’édification d’une société démocratique et pluraliste en Tunisie, au lendemain de la révolution du jasmin survenue en 2011. »
Houcine Abassi, le Secrétaire général de l’UGTT, s’est dit « subjugué » lorsqu’il a appris la nouvelle.
« C’est un prix qui couronne plus de deux ans d’efforts déployés par le quartet à un moment où le pays était menacé sur tous les fronts », a-t-il déclaré à l’Associated Press.
Le fait qu’une organisation syndicale fasse partie des lauréats du prix Nobel de la paix s’avère particulièrement réjouissant, car à l’heure où de nombreux gouvernements ne reconnaissent même pas le droit fondamental au dialogue social, cette décision vient mettre en lumière le rôle crucial des syndicats dans le renforcement des institutions démocratiques et de la cohésion sociale.
Le quartet du dialogue national tunisien a été créé juste après l’assassinat médiatisé du député de gauche, Mohamed Brahmi, en 2013 – un événement qui avait entraîné de nombreuses manifestations dans l’ensemble du pays, quelques mois à peine après le meurtre de Chokri Belaid, le tout premier assassinat politique de l’histoire du pays. Ce quartet a été mis en place en 2013, en plein contexte de crise économique et politique, en vue d’établir un dialogue national entre les islamistes du pays et les partis de la coalition séculaire.
Ce quartet regroupe quatre organisations clés de la société civile tunisienne : l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, la Ligue tunisienne des droits de l’homme et l’Ordre national des avocats.