Par Guy Collis

Le plan contient globalement un mélange hétéroclite d'intentions louables et de défis colossaux pour un système qui reste embourbé dans des difficultés financières et une crise du personnel.

Du point de vue des syndicats, certains points sont clairement positifs, notamment le potentiel de changement législatif visant à supprimer les pires éléments du marché du NHS en Angleterre mis en place par la terrible Loi sur la santé et l'action sociale de 2012.

À noter cependant que de tels plans ne sont que des suggestions de la part du NHS et non des engagements clairs de la part du gouvernement. Reste à savoir à quel point il est réaliste d'attendre des politicien-ne-s qu'ils/elles fassent passer la loi en ce moment, sachant que le Parlement britannique reste profondément divisé et dominé par le Brexit.

Autre aspect positif du rapport : l'attention portée à l'amélioration des services de santé mentale et à la compréhension du besoin de cesser la fragmentation des services anglais d'ambulances et de secours.

Mais il est certains aspects bien moins positifs, comme le souhait incessant de gagner en efficacité pour les budgets administratifs, malgré les nombreuses coupes budgétaires spectaculaires déjà subies par la plupart des hôpitaux.

De plus, le délai d'obtention des traitements étant toujours plus long, on note le retour d'une volonté de proposer des traitements du secteur privé aux patient-e-s s'ils/elles ont déjà attendu trop longtemps.

Et le plus important peut-être, c'est ce qui manque dans le Plan, à savoir l’implication en faveur du personnel.

Aucune stratégie d'accompagnement du futur personnel de santé n'a émergé et, en attendant, il sera difficile d’imaginer comment le NHS pourrait être en mesure de mettre en place bon nombre des ambitions salutaires du Plan.

Au-delà de ces considérations, le fait que le gouvernement ne publie jamais ses propositions en faveur de la protection sociale, ainsi que les coupes permanentes imposées aux services de santé publique, menacent de saboter l'objectif d'un service de santé plus solidaire pour l'Angleterre.

Reste bien sûr une incertitude liée à la sortie imminente du Royaume-Uni de l'Union européenne et la crainte persistante que le financement supplémentaire du gouvernement pour le NHS, bien que salué, ne soit utile que pour éviter que les services ne s'effondrent, plutôt que pour permettre la modernisation nécessaire du système.

L'UNISON accentuera ses efforts dans les mois à venir pour maintenir la pression en faveur d'une véritable stratégie du personnel et pour garantir que la voix du personnel de santé soit entendue à mesure que le Plan est mis en place.

Guy Collis est le Responsable de la politique de santé d'UNISON