La pandémie a montré l'échec du système économique mondialisé

Il est temps de profiter de l'élan pour demander des investissements dans les services publics et renforcer notre capacité à nous joindre à la lutte pour l'égalité entre les sexes avec une approche intersectionnelle.

Lors de la réunion du Groupe de travail sur la justice économique des femmes du réseau britannique Gender and Development Network sur le thème « Covid-19 : À quoi ressemble la reprise économique féministe, et qu'allons-nous faire à ce sujet ? ». Rosa Pavanelli, secrétaire générale de l'ISP, a donné le ton de ce qui pourrait être la principale voie à suivre pour construire un nouvel ordre économique inclusif pour les femmes et pour tous.

Tout d'abord, Rosa Pavanelli a exposé trois vérités simples que la pandémie de COVID-19 a révélées :

Il est temps pour nous de dire « les soins sont un besoin humain », « les soins sont un droit humain » et les femmes doivent être les premières bénéficiaires de cette nouvelle approche des soins.

Tout en étant les premières à réagir à la pandémie, les travailleuses de la santé portent le double fardeau du travail rémunéré et non rémunéré ; elles gagnent en moyenne 30% de moins que leurs homologues masculins ; elles subissent des violences sexistes à la maison et au travail ; elles sont stigmatisées en tant que vecteurs de propagation du virus dans leurs communautés et leurs familles et paient le plus lourd tribut aux nombreuses années de privatisation des services de santé publique imposées par les mesures d'austérité.

Le travail des femmes est au centre de cette contradiction qui n'a pas été résolue depuis des siècles. Aujourd'hui, elle est exacerbée par la crise sanitaire et économique, et reste une injustice majeure de ce système économique. Il est temps pour nous d'être plus audacieux, de nous fonder sur les droits humains et de considérer les soins comme un droit humain. Nous devons réévaluer le rôle des soins dans les sociétés, revaloriser le travail de soins et les services publics de soins, et penser au-delà du concept limité d'économie des soins. Il est temps pour nous de dire : « les soins sont un besoin humain », « les soins sont un droit humain » et les femmes doivent être les premières bénéficiaires de cette nouvelle approche des soins.

Nous devons proposer et faire pression pour obtenir ce que l'économie mondiale ne peut pas fournir. Pour des services publics entre les mains du public, pour un avenir où l'égalité des sexes sera assurée et où les politiques seront fondées sur la capacité à prendre soin des autres plutôt que sur la capacité à faire des profits.

L'un des moyens de financer cet objectif stratégique est la fiscalité. Il est temps d'exiger deux mesures nécessaires : a) des taxes supplémentaires pour les sociétés informatiques qui ont réalisé beaucoup de bénéfices pendant cette période, et b) une imposition minimale de 25% doit être introduite pour les sociétés.

Tout doit changer si nous voulons vraiment tirer les leçons de cette pandémie.

Un nouvel ordre économique est nécessaire, fondé sur les droits humain et centré sur la réalisation de l'égalité des sexes et des races, qui constitue l'un des plus grands problèmes de discrimination intersectionnelle du moment, avec un profond respect de l'environnement. Nous devons briser les limitations actuelles des libertés individuelles et collectives que les gouvernements ont adoptées en raison de la pandémie, et surtout mettre fin à l'abus de ces mesures imposées par les régimes autoritaires et donner un élan pour renforcer notre capacité à nous joindre à la lutte pour l'égalité des sexes avec une approche intersectionnelle.

Enfin, Rosa Pavanelli a souligné la nécessité d'unir nos forces en tant que femmes, en tant que travailleuses, en tant que personnes démocratiques pour ce combat.

Lire plus