La Fédération des syndicats – Services de santé (FTU-HS-CITUB) a vu le jour il y a 30 ans. Il s'agit de la fédération de syndicats la plus importante de Bulgarie dans le domaine de la santé. Depuis ses débuts, la fédération a surmonté avec brio de nombreuses difficultés et fait aujourd’hui figure de partenaire actif et écouté des gouvernements, employeurs et ONG. La FTU-HS poursuit ses actions en faveur des droits sociaux et du travail pour tous les employé-e-s du secteur de la santé, qu'ils soient spécialistes (médecins, infirmiers/ères, sages-femmes) ou membres du personnel administratif ou d'assistance. La fédération travaille avec les conseils régionaux de tout le pays pour veiller à ce que les employé-e-s du secteur de la santé dans toute la Bulgarie puissent bénéficier d'une protection de leur travail, de garanties de droit au travail, de salaires décents, d'une meilleure qualité de vie et d'un statut social reconnu.

Le premier accord de négociation collective a été signé en 1991, suite à l'intervention de la FTU-HS-CITUB dans le processus de négociation collective dans le secteur de la santé bulgare. Depuis, la fédération n'a cessé de promouvoir la cause des travailleurs et travailleuses dans le secteur de la santé, en s'appuyant habilement sur le mécanisme des négociations collectives.

L'accord le plus récent date de 2018. Il impliquait une augmentation de 45 à 50 % des salaires de départ dans le secteur médical (767 € pour les médecins et 486 € pour les infirmiers/ères), ainsi que des dispositions en matière de santé et sécurité au travail, des acquisitions sociales et tranches de qualification spécifiques, avec pour objectif un sentiment accru de sécurité au travail, menant à une prise en charge médicale de plus grande qualité.

L'accord de négociation collective comprend également des dispositions visant à prévenir toute forme de discrimination et de violence physique ou psychosociale sur le lieu de travail. Il garantit également des conditions de travail évitant un stress chronique et physique, ou encore des blessures physiques ou psychologiques au travail.

La fédération a appliqué l'accord de négociation collective et s'appuie sur cet outil pour défendre les intérêts et les droits des travailleurs et travailleuses de la santé lorsque ceux-ci se trouvent menacés par des réformes de santé controversées et difficiles. Au fil des années, la FTU-HS n'a cessé de souligner le besoin d'une réforme du secteur de la santé et d'améliorations notables dans l'offre de soins publics en Bulgarie. La fédération, membre active du comité législatif sectoriel au Parlement, présente fréquemment des initiatives et amendements.

Toutefois, la réforme de santé en cours en Bulgarie, lorsqu'on la compare avec les tendances de développement des systèmes de santé en Europe de l'Ouest, laisse les travailleurs et travailleuses dubitatifs. Ils se demandent en effet si le gouvernement souhaite aligner les services de santé bulgares sur ceux, plus efficaces d'autres pays, ou s'il se soumet aux diktats d'un marché mondial des services sociaux.

Répondre à cette question se pose en véritable défi pour la société bulgare en général, et pour la classe politique en particulier. Malgré le contexte politique et financier complexe du secteur de la santé, la FTU-HS-CITUB lutte pour préserver la dignité morale des professions médicales et pour inspirer confiance aux travailleurs et travailleuses de la santé qui œuvrent au quotidien.

C'est le gouvernement bulgare, et non les patient-e-s, qui devrait s'endetter auprès des professionnels de santé. Nous devons donc exiger du gouvernement des règles et conditions pensées pour retenir nos spécialistes en médecine dans le pays. Les actions de la FTU-HS et de ses membres fournissent une contrepartie aux pressions du marché au nom de la solidarité, de la santé et du bien-être des populations bulgares.

* Remarque : 1 BGN = 1,955 EU

La Fédération bulgare des travailleurs et travailleuses de la santé a organisé une manifestation commune, en 2018, avec l'Association des infirmiers/ères, contre les bas salaires, leurs conditions de travail, la migration galopante des infirmiers/ères et le manque d'infirmiers/ères qualifiés qui en résulte dans les hôpitaux. Tous ces facteurs nuisent profondément à la qualité des services de santé. L'action a été saluée et a donné lieu à la signature de nouveaux accords de négociations collectives et à des augmentations de salaire.