23 juin Journée mondiale des lanceurs d'alerte : célébration avec une nouvelle norme de l'OIT qui reconnaît la nécessité de protéger les lanceurs d'alerte

Comme chaque année, nous commémorons la Journée mondiale des lanceurs d'alerte en sensibilisant le public à l'un des moyens les plus efficaces de lutter contre la corruption et de la prévenir. Cette année, nous célébrons une nouvelle étape importante : l'adoption de la convention(n° 192) sur les risques biologiques dans le milieu de travail, 2025, lors de la 113e session de la Conférence internationale du travail (CIT).

Camilo Rubiano
Bien que cette nouvelle norme vise à protéger les travailleurs.euses contre les risques biologiques, nous soulignons ce résultat en particulier parce que la Convention prévoit, dans son article 6, la mise en œuvre de mécanismes de signalement pour traiter toute violation des lois et réglementations nationales relatives à l'exposition aux risques biologiques, tout en garantissant que les dénonciateurs qui signalent de telles violations sont protégés contre les représailles.
Cela a été possible grâce au travail inlassable de nombreux travailleurs.euses, employeurs et représentants gouvernementaux participant au comité normatif chargé de rédiger et de négocier la convention, y compris le personnel de l'ISP et ses affiliés, qui se sont fait les champions de son inclusion et l'ont farouchement défendue contre les tentatives d'affaiblissement du projet de convention.
Avec la convention n° 192, l'OIT dispose désormais de six instruments consacrés à la lutte contre la corruption et aux mesures de protection des dénonciateurs.
Cette nouvelle étape vers la protection des dénonciateurs témoigne d'une compréhension et d'une prise de conscience croissantes du rôle vital qu'ils jouent, par exemple dans la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs, comme c'est le cas dans la nouvelle convention de l'OIT.
La convention n° 192 est le dernier instrument de l'OIT à préconiser des mesures visant à promouvoir les efforts de lutte contre la corruption et/ou à exiger la protection des dénonciateurs. Elle s'ajoute à cinq instruments de l'OIT adoptés précédemment, ce qui en fait le sixième - une convention, deux recommandations, une résolution de la Conférence internationale du travail et deux lignes directrices - qui appelle à des mesures similaires.
Ces efforts sont motivés par le plaidoyer de l'ISP en faveur de la protection des dénonciateurs en tant qu'élément essentiel de la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, qui compromettent la fourniture de services publics de qualité. Cependant, nous reconnaissons que nous sommes encore loin d'une norme de l'OIT spécialement dédiée à la protection des dénonciateurs - une norme qui se concentre sur la protection du travailleur, de l'individu, qui signale des actes répréhensibles et des violations de la loi.
Pour continuer à faire avancer cet objectif, l'ISP s'est associée en début d'année au Centre international des droits syndicaux (ICTUR) pour produire une édition spéciale de la revue International Union Rights consacrée à la protection des dénonciateurs. Cette ressource, que nous mettons à la disposition des affiliés de l'ISP ici, et qui présente les points de vue et les expériences d'universitaires, de praticiens, de militants et de syndicalistes de nombreuses régions du monde, est un puissant outil de plaidoyer, que nous vous encourageons à utiliser pour renforcer la protection des dénonciateurs sur les lieux de travail dans le monde entier.
En ce jour, nous renouvelons notre engagement à protéger ceux qui s'expriment, à construire un avenir où les lanceurs d'alerte seront en sécurité et reconnus pour leurs contributions inestimables à la société.