Journée mondiale de l'eau 2023

L'ISP collabore avec les syndicats et leurs alliés pour critiquer les politiques absurdes de l'ONU concernant la plupart des ODD, qui suggèrent d'utiliser des subventions publiques pour "attirer" des capitaux privés.

Les Nations unies ont désigné le 22 mars comme la Journée de célébration de l'eau dans le monde. En 2023, des milliers de personnes afflueront au siège des Nations Unies à New York pour la première conférence des Nations Unies sur l'eau depuis celle de Mar del Plata, en Argentine, en 1977. L'ISP sera présente avec ses affiliés FNV des Pays-Bas, FNU du Brésil et DC37 des États-Unis.

Cependant, la Conférence de l'ONU sur l'eau 2023 est une occasion manquée. Elle ne dure que trois jours et ne débouchera pas sur de nouvelles politiques fondées sur un examen approfondi des progrès ou des échecs passés. Au lieu de cela, les Nations unies souhaitent que les gouvernements, les entreprises et les ONG prennent des engagements volontaires et non contraignants sur les actions qu'ils mèneront pour contribuer à la réalisation de l'objectif de développement durable relatif à l'eau et à l'assainissement (ODD 6). Par exemple, les géants de l'agroalimentaire pourraient s'engager à réduire la quantité d'eau qu'ils polluent ou à aider certaines communautés proches de leurs usines à bénéficier d'un meilleur accès à l'eau.

Le principal problème de l'ODD 6 est la manière de financer l'amélioration des infrastructures d'eau et d'assainissement. Plusieurs milliards de personnes sur la planète n'ont pas accès à l'eau potable ou à des services d'assainissement. Les infrastructures d'eau et d'assainissement existantes ont besoin d'être sérieusement modernisées et améliorées, à la fois pour étendre les services et garantir la sécurité, mais aussi pour faire face aux menaces de la crise climatique. Il faut embaucher, former et retenir davantage de personnel, et améliorer leurs salaires et leurs conditions de travail. Les travailleurs.euses de l'assainissement ont besoin d'améliorations majeures, d'abord pour passer d'un emploi informel à un emploi formel, puis pour réduire les risques considérables qu'ils.elles encourent en matière de santé et de sécurité.

Notre mouvement pour la justice de l'eau s'est engagé à défendre les droits humains, notamment en soutenant les services publics,

Tout cela nécessite un financement fiable et pérenne. Mais les politiques de l'ONU pour la plupart des ODD, y compris l'eau, suggèrent que nous utilisions des subventions publiques pour "attirer" des capitaux privés, ce qui implique que les services d'eau doivent être rendus suffisamment rentables pour attirer les capitaux financiers mondiaux. Les projets doivent être "bancables". Les pays doivent modifier leurs lois et réglementations afin de créer un "environnement propice" à la protection des investisseurs privés, de sorte que les droits des investisseurs l'emportent sur les droits humains ou les droits de la nature, y compris dans les tribunaux et les procédures d'arbitrage.

L'ISP travaille avec les syndicats et ses alliés pour critiquer ces politiques absurdes. Notre Mouvement pour la justice dans le domaine de l'eau s'est engagé à défendre les droits humains, notamment en soutenant les services publics, ainsi que d'autres formats communautaires. Il existe une volonté commune de lutter contre la privatisation, qui présente une longue liste de problèmes structurels qui ne disparaîtront pas avec de nouvelles formulations, telles que les financements innovants ou mixtes.

Le Mouvement pour la justice dans le domaine de l'eau a publié un Manifeste qui sera rendu public à New York. Ce manifeste contient un ensemble de principes et de valeurs fondamentales qui peuvent guider notre travail pour les décennies à venir. Les membres du Mouvement participeront aux débats à l'ONU, à des événements parallèles et à un certain nombre de réunions dans toute la ville.

Le mouvement demandera une réforme des structures de gouvernance des Nations unies pour le secteur de l'eau. Nous insistons notamment pour que les Nations unies se réunissent plus souvent afin de résoudre les problèmes liés à l'eau, pour qu'un plus grand nombre d'activistes communautaires, de syndicats, d'opérateurs publics de l'eau et de maires participent à ces réunions, et pour que l'industrie et l'agro-industrie soient tenues responsables de l'utilisation et de la mauvaise utilisation de nos précieuses ressources en eau - les mesures volontaires ne suffisent pas.

Soutenez le Manifeste pour la Justice de l'eau


Participez aux événements parallèles en ligne à la Conférence mondiale de l'eau des Nations unies