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Ile Maurice: Les syndicats du secteur public lancent une campagne nationale de lutte contre la privatisation de l’eau
Les affiliés de l’ISP lancent une campagne d’action conjointe après l’annonce du ministre des Services publics de la privatisation inéluctable de la Central Water Authority et, plus récemment, de l’augmentation du prix de l’eau. Selon certaines informations, cette hausse pourrait être de l’ordre de 20 à 30 %.
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Les affiliés de l’ISP basés en République de Maurice lancent une campagne d’action conjointe après l’annonce du ministre des Services publics de la privatisation inéluctable de la Central Water Authority et, plus récemment, de l’augmentation du prix de l’eau. Selon certaines informations, cette hausse pourrait être de l’ordre de 20 à 30 %.
La privatisation potentielle de la Central Water Authority (CWA) en République de Maurice fait l’objet de pourparlers depuis quelque temps déjà. En février, le gouvernement mauricien a signé avec la Banque mondiale un accord de Services de conseil remboursables, destiné à améliorer l’approvisionnement en eau sur l’ensemble des îles de la République de Maurice.
Selon d’autres publications parues dans la presse, la Banque mondiale recommanderait au gouvernement mauricien de recourir à un partenariat public-privé à travers lequel 80 % des recettes iraient dans la poche du partenaire privé.
Dans une déclaration faite à la presse, le ministre des Energies et des Services publics, Ivan Collendavello, a annoncé publiquement l’augmentation du prix de l’eau, en déclarant que « cette augmentation est inévitable, car la République de Maurice est l’un des pays au monde où l’eau coûte le moins cher ». En outre, il a indiqué que cette augmentation constituait une mesure essentielle pour permettre à la Central Water Authority (CWA) de mener à bien sa mission de manière efficace. Auparavant, Ivan Collendavello avait déjà annoncé que la privatisation de la CWA était « inévitable ».
D’après certains rapports, la hausse du prix de l’eau pourrait être de l’ordre de 20 à 30 %.
Les affiliés de l’ISP en République de Maurice – l’Association des employés du secteur public (Government Services Employees Association, GSEA), la Fédération des organismes paraétatiques et autres syndicats (Federation of Parastatal Bodies and Other Unions, FPBOU) et le Syndicat des employés des autorités locales (Local Authorities Employees Union, LAEU) – ont lancé une campagne d’action conjointe afin de lutter contre la privatisation de l’eau, et organiseront le 15 septembre une conférence de sensibilisation sur « les services publics de qualité et la privatisation de l’eau ». Celle-ci sera suivie d’une marche dans les rues de Port-Louis, la capitale de Maurice.
« La privatisation s’est révélée être un échec dans chacun des pays où elle a été mise en œuvre. Les ménages les plus vulnérables ne seraient pas protégés et les personnes en incapacité de paiement se retrouveraient aveuglément privées d’eau. Dans la plupart des pays, la privatisation s’est heurtée à une forte opposition politique », explique Radhakrisna Sadien, le Secrétaire général de la GSEA, dans un entretien accordé au quotidien News on Sunday.
« Nous avons décidé de maintenir le gouvernement sous pression jusqu’à ce qu’il accepte d’abandonner son projet de privatisation », poursuit Sadien.
Les recherches menées par l’ISP ont démontré que les PPP constituaient un moyen aussi coûteux qu’inefficace de financer les infrastructures et les services, dans la mesure où ils occultent les emprunts publics, tout en offrant aux sociétés privées des garanties de bénéfices à long terme de la part de l’État. L’ISP apporte tout son soutien à ses affiliés mauriciens.