Le 11 septembre 2024, une travailleuse de la polio à Jacobabad, Sindh, a été enlevée par deux hommes armés alors qu'elle distribuait des gouttes de polio dans le village de Detha. Elle a ensuite été agressée sexuellement. La police est intervenue rapidement, l'a sauvée et l'a emmenée à l'Institut des sciences médicales de Jacobabad (JIMS) pour un examen médical.

Un autre incident s'est produit mardi, un agent de santé et un policier ont été tués lors d'une attaque armée contre une équipe de vaccination contre la polio à Mamund tehsil, dans le district de Bajaur, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa. Des assaillants non identifiés ont ouvert le feu sur l'équipe au cours d'une campagne de vaccination en porte-à-porte, tuant Abu Huraira, un agent de santé âgé de 25 ans, et Luqman, un policier âgé de 33 ans, qui assurait la sécurité.

Le même jour, une travailleuse de la polio a été violemment battue alors qu'elle travaillait dans l'Union Council (UC) 69 de Lahore. Une plainte a été déposée pour engager des poursuites judiciaires contre quatre suspects impliqués dans l'agression. Cet incident met en lumière les dangers auxquels sont confrontés les travailleurs de la polio, même dans les zones urbaines, alors qu'ils s'efforcent de protéger les enfants contre la maladie.

Le Punjab Ladies Health Workers Union (PLHWU) et le All Sindh Ladies Health Workers and Employees Union (ASLHWEU), tous deux affiliés à l'Internationale des Services Publics, condamnent les récentes attaques contre les travailleurs de la polio. Ils exhortent le gouvernement à protéger les agents de santé communautaires (CHW) qui sont en première ligne de la santé publique.

Les syndicats appellent à un renforcement des lois locales et à l'adoption de normes internationales, telles que la convention C-190 de l'OIT, pour protéger les travailleurs de la santé communautaire. Ils demandent une meilleure sécurité dans les zones à haut risque, la reconnaissance des ASC et une protection contre la violence et le harcèlement.

Les équipes de vaccination contre la polio au Pakistan sont des travailleurs.euses de première ligne non reconnu.e.s, qui participent bénévolement aux campagnes de vaccination contre la polio et autres. Ils gagnent environ 8 000 PKR (25 euros) pour cinq jours de travail pendant les campagnes de vaccination, souvent dans des conditions climatiques extrêmes, a déclaré Kinza Malik, un travailleur de la polio et membre du PLHWU.

Bien qu'éduqué.e.s et qualifié.e.s, ces jeunes travailleurs.euses ne sont pas reconnu.e.s, alors qu'ils/elles sont des agents de santé communautaires essentiels, impliqués dans la vaccination et d'autres campagnes. Nos revendications fondamentales comprennent la reconnaissance, des emplois permanents, la protection sociale et des lieux de travail exempts de violence et de harcèlement. En tant que syndicats affiliés à l'ISP, nous avons fait entendre notre voix aux niveaux national et international pour que nos préoccupations soient prises en compte.