Deux infirmières violées en présence de malades

Lors d'une attaque brutale contre un hôpital de Kinshasa (DRC), 14 hommes ont violé deux jeunes infirmières devant leurs patients. Ils ont également volé du matériel hospitalier ainsi que les effets personnels des patients et du personnel. La SOLSICO, affiliée à l'ISP, appelle à une grève de trois jours en solidarité avec ses consoeurs. L'ISP demande la ratification immédiate de la convention C190.

L'ISP condamne fermement l'attaque brutale qui a eu lieu au Centre de santé Révolution à Kinshasa dans la nuit du 10 septembre 2020. Nous avons été informés du vol d'objets de valeur du personnel et des patients, et du viol brutal de deux infirmières, dont l'une est hospitalisée, de sorte qu'elle ne peut ni se lever ni marcher.

Le syndicat des infirmières, SOLSICO, affilié à l'ISP, a dénoncé cet acte de violence et appelle à une grève de solidarité dans tout le pays du 21-23 septembre. Dans une lettre au ministre de la santé publique, M. Eteni Longondo, l'ISP demande une action immédiate pour mettre en place des mécanismes visant à garantir qu'un tel incident ne se reproduise plus jamais.

La violence basée sur le genre en RDC est à des niveaux très élevés et de nombreuses femmes souffrent des conséquences à vie de cette violence. Le fait que les infirmières subissent les abus les plus violents sur le lieu de travail est inacceptable et appelle une action immédiate pour mettre en place des mécanismes garantissant qu'un tel incident ne se reproduise plus.

Une telle attaque exige la réponse la plus urgente pour faire passer un message clair indiquant qu’elle est inacceptable et qu’elle mérite toute l’attention des forces de l’ordre. Il doit y avoir une action urgente et rapide pour trouver tous les auteurs et pour garantir un procès et un résultat rapides.

La santé et la sécurité sur le lieu de travail relèvent de la responsabilité des employeurs et les organismes chargés de l'application des lois doivent fournir un soutien immédiat et urgent pour travailler collectivement afin de s'attaquer aux causes profondes de cette violence.

Mais en outre, il est urgent de fournir un soutien à long terme aux femmes qui ont souffert de cette violence. Cela comprend l'accès aux soins de santé, au soutien psychosocial et au soutien économique.

Nous exigeons donc que :

  1. La RDC révise ses lois sur la santé et la sécurité au travail, y compris la violence sexiste, conformément à la Convention 190 de l'OIT sur la fin de la violence et du harcèlement dans le milieu du travail.

  2. Le Gouvernement de la République démocratique du Congo ratifie la Convention 190.

  3. Des mesures rapides soient prises pour responsabiliser tous les auteurs.

  4. Justice soit rendue pour les infirmières qui ont été violées et tous les patients qui ont subits des vols

  5. La sécurité soit accrue dans tous les établissements de santé en RDC

  6. Le gouvernement de la République démocratique du Congo garantisse le respect des droits de l'homme afin d'éviter que de tels actes ne se reproduisent.

Nous espérons que ces demandes seront satisfaites pour arrêter de nouvelles attaques contre nos membres et autres prestataires de soins dans le pays. Nous attendons avec impatience un engagement supplémentaire par le biais de notre affilié SOLSICO.

L'ISP Afrique et pays arabes a écrit à la SOLSICO pour exprimer sa compassion et sa solidarité envers les victimes et leurs familles. Dans une déclaration sur l'attaque, l'ISP Afrique et pays arabes appelle tous les affiliés à continuer de partager toutes les informations sur la violation des droits humains et syndicaux de tous les travailleurs afin de lui permettre de mieux les défendre et les sauvegarder au niveau mondial.

Enfin, l'ISP appelle tous ses affiliés à manifester leur solidarité avec les camarades victimes de ce crime.