Déclaration sur la découverte de tombes anonymes sur des sites d’anciens pensionnats autochtones

Des syndicats affiliés à l’Internationale des services publics (ISP) au Canada se joignent aux survivants des pensionnats autochtones et aux communautés autochtones qui sont en deuil depuis l’horrible découverte de centaines de tombes anonymes sur les terrains d’anciens pensionnats en Colombie-Britannique et en Saskatchewan.

Des syndicats affiliés à l’Internationale des services publics (ISP) au Canada se joignent aux survivants des pensionnats autochtones et aux communautés autochtones qui sont en deuil depuis l’horrible découverte de centaines de tombes anonymes sur les terrains d’anciens pensionnats en Colombie-Britannique et en Saskatchewan. Nous partageons la rage dirigée contre les institutions et le système colonial ayant permis que cela se produise et nous exigeons une reddition de comptes pour ces crimes.

La semaine dernière, la Première Nation de Cowessess a découvert 751 tombes anonymes près des terrains du pensionnat autochtone de Marieval, en Saskatchewan. Quelques semaines plus tôt, la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc rapportait que les restes de 215 enfants avaient été découverts sur le site de l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops. Ce ne sont pas des incidents isolés.

Nous ne pouvons plus faire fi des efforts visant à nier ou à cacher le génocide des peuples autochtones au Canada.

Selon la Commission de vérité et réconciliation (CVR), « [l]es pensionnats indiens remontent aux années 1870. Il y a eu plus de 130 pensionnats un peu partout au pays, et le dernier a été fermé en 1996. Ces écoles subventionnées par le gouvernement et exploitées par des congrégations religieuses ont été établies pour éliminer le rôle des parents dans l’épanouissement intellectuel, culturel et spirituel des enfants autochtones. » L’ancien sénateur Murray Sinclair, qui a présidé la CVR, a mis en garde contre d’autres découvertes macabres alors qu’un nombre croissant de sites font l’objet de fouilles d’un bout à l’autre du pays.

Les découvertes ont validé ce que les survivants des pensionnats affirment depuis des décennies et confirme ce qui a été documenté dans le rapport final de la CVR. Nous ne pouvons plus faire fi des efforts visant à nier ou à cacher le génocide des peuples autochtones au Canada.

Le gouvernement fédéral doit mettre fin immédiatement à sa bataille juridique contre les enfants autochtones et respecter ses engagements à l’égard des peuples autochtones en accordant de toute urgence la priorité aux 94 appels à l’action lancés par la CVR.

Des fonds doivent être débloqués immédiatement pour lancer des enquêtes sur tous les sites d’anciens pensionnats et un engagement doit être pris pour honorer comme il se doit les victimes enterrées sur ces sites. Tous les ordres de gouvernement doivent collaborer avec les communautés autochtones dans le cadre de ces enquêtes.

Au minimum, l’Église catholique et toutes les autres églises impliquées doivent immédiatement présenter des excuses et publier tous les dossiers relatifs aux pensionnats autochtones qui pourraient révéler l’emplacement d’autres lieux d’inhumation anonymes.

La découverte de cette plus récente fosse commune démontre qu’il est absolument nécessaire que les peuples autochtones et leurs luttes perpétuelles fassent partie de notre dialogue quotidien. Bien que ces crimes aient été commis dans le passé, les droits de la personne continuent d’être violés à ce jour.

L’héritage et l’impact du colonialisme et du système canadien des pensionnats autochtones perdurent encore aujourd’hui. En notre qualité de syndicats au Canada, nous sommes solidaires et nous nous joignons à toutes ces personnes qui luttent pour la justice.

Le 29 juin 2021.