Déclaration du 1er mai de l'ISP : Les travailleurs.euses des Services Publics d’Urgence doivent être reconnus, pas seulement en période de Covid et de guerre

En ce 1er mai, l'ISP appelle les gouvernements à investir dans leur population, à rejeter l'austérité et les nouvelles coupes dans les services publics et à valoriser les travailleurs.euses des services publics d'urgence (SPU) qui, dans la plupart des cas, sont privés de leurs droits fondamentaux, que ce soit en raison de la législation sur les services essentiels ou parce qu'ils sont regroupés dans ce que l'on appelle parfois les services en uniforme, qui comprennent les pompiers et la police.


Le monde entier se concentre sur la guerre en Ukraine. Les photos et vidéos de la dévastation montrent des pompiers et des techniciens médicaux d'urgence se frayant un chemin dans les décombres pour sauver des vies, même au péril de la leur. D'autres montrent des agents des services de santé à leur travail, cela même si les obus détruisent les hôpitaux et les cliniques. Cependant, ce n'est pas le seul conflit où ces travailleurs.euses sont en danger ; le Yémen, la Syrie, la Palestine, ne sont que quelques exemples parmi tant d'autres où nos amis et collègues mettent leur vie en danger.

De nombreux travailleurs.euses des services publics d'urgence (SPU) sont privés de leurs droits fondamentaux, que ce soit en raison de la législation sur les services essentiels (qui inclut les technicien.ne.s médicaux d'urgence - TMU) ou parce qu'ils sont regroupés dans les services paramilitaires, parfois appelés services en uniforme, qui incluent les pompiers et la police. Cela signifie que ces travailleurs.euses ne sont pas autorisés à négocier leurs conditions de travail, alors que dans les SPU, il est crucial que les travailleurs.euses participent et soient en mesure d'exercer pleinement leurs droits. 

Beaucoup de celles et ceux qui sont appelés à effectuer des travaux de SPU ne sont pas formés et mal équipés, mal coordonnés. Les directives de l'OIT (2018) sur le travail décent dans les SPU exposent en détail les besoins des travailleurs.euses de ce secteur. Elles soulignent également les risques d'un recours trop important aux bénévoles. Mais il s'agit de règles non contraignantes qui ne sont guère appliquées.

L'intervention en cas d'urgence ne se limite pas aux pompiers et aux ambulanciers - bien que ces deux groupes soient les plus visibles, et sans doute les mieux préparés, et peut-être les plus exposés. Mais bien d'autres professions doivent être impliquées dans la préparation et la réponse ; la plupart des travailleurs.euses municipaux doivent anticiper, que ce soit pour verrouiller et protéger les infrastructures (transports publics, eau et assainissement, énergie, internet, données, communications), pour coordonner les équipes d'intervention, pour accueillir les réfugiés et les personnes déplacées, et pour garantir l'accès aux services essentiels dans la phase de reprise. Les personnels de santé et d'éducation doivent anticiper les évacuations. Les agents de santé doivent prévoir des opérations 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pendant les périodes les plus intenses et les plus dangereuses.

Nous avons besoin d'investissements publics appropriés pour réduire les pertes en vies humaines et en moyens de subsistance, ainsi que les dommages économiques et environnementaux.

Le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes contient également des engagements des gouvernements à allouer des fonds et du personnel à l'anticipation des catastrophes naturelles et celles dues à l’erreur humaine afin de réduire les risques et les pertes en vies humaines.

La crise climatique entraînera des phénomènes météorologiques plus fréquents et plus intenses, tels que des incendies de forêt, des inondations, des sécheresses et des vents violents. Et ce seront les SPU et d'autres travailleurs.euses qui y feront face pour assurer notre sécurité.

Nous avons besoin d'investissements publics appropriés pour réduire les pertes en vies humaines et en moyens de subsistance, ainsi que les dommages économiques et environnementaux. L'austérité et de nouvelles coupes dans les dépenses publiques sont un discours dépassé qui s'est finalement avéré être une erreur - alors que les gouvernements prétendent qu'il n'y a pas de fonds à investir dans les services publics, à augmenter les salaires, à investir dans la santé, ils font littéralement pleuvoir de l'argent pour financer une guerre qui n'apporte que mort et destruction. 

À l'occasion du 1er mai 2022, l'ISP appelle les gouvernements à investir dans leur population, à rejeter l'austérité et les nouvelles coupes dans les services publics, et encourage tous les affiliés à continuer à se mobiliser pour un développement alternatif et durable.

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