EB-156 Condamnant le coup d'État militaire en Birmanie
L'ISP exige que tous les gouvernements, institutions mondiales et sociétés cessent de s'engager avec la junte militaire, rompent tout lien diplomatique ou économique avec elle et mettent fin à tout engagement économique direct ou indirect avec les militaires ou leurs familles. Au lieu de cela, les gouvernements doivent reconnaître le gouvernement d'unité nationale comme le représentant diplomatique du peuple actuellement.
Comms
Le Conseil Exécutif de l’ISP DÉNONCE le coup d'État militaire brutal qui a eu lieu en Birmanie le 1er février 2021 dans une tentative de contourner les résultats de l'élection nationale et la nomination d'un gouvernement plus démocratique.
CONDAMNE les attaques brutales, les meurtres et les arrestations commis par les militaires contre tous/toutes les travailleurs/euses et ceux/celles de la santé et du secteur public, les étudiant-e-s et les personnes qui ont rejoint le mouvement de désobéissance civile. Notant qu'au moins 818 personnes ont été tuées par la junte militaire, plus de 5.000 ont été arrêtées, de nombreux autres mandats d'arrêt ont été émis et 20 personnes ont été condamnées à mort pour leur participation aux manifestations. Au moins 16 syndicats ont été déclarés illégaux.
CONDAMNE EN OUTRE l'attaque systématique et soutenue contre le personnel soignant et le système national de santé, y compris le meurtre et l’arrestation de travailleurs/euses de la santé alors qu'ils/elles soignaient des manifestant-e-s blessés, souvent gratuitement ou qui participaient à une grève, les tirs sur les hôpitaux, les ambulances et les cliniques, le vol de médicaments et d'autres fournitures de santé et le licenciement de travailleurs/euses de la santé pour avoir exprimé leur soutien à la démocratie.
CONSTATE que les actions des militaires constituent une violation de la Déclaration universelle des droits humains, de toutes les grandes conventions relatives aux droits de l'homme, des Conventions 87 et 98 de l'OIT et de la Convention de Genève, ainsi que des accords ultérieurs visant à protéger les travailleurs/euses de la santé pendant les conflits, dont le plus récent est la résolution 2286 (2016) du Conseil de sécurité de l'ONU.
SALUE les actions courageuses des travailleurs/euses de la santé et des services publics qui ont risqué leur vie pour défendre la démocratie et le bien public.
DEMANDE INSTAMMENT aux Nations Unies de déférer les crimes des militaires à la Cour pénale internationale et à tous les gouvernements d'imposer un embargo mondial complet sur les armes et des sanctions financières aux hauts responsables militaires responsables des crimes.
EXHORTE EN OUTRE les gouvernements à soutenir l'enquête sur tous les intérêts économiques et les liens commerciaux des militaires du Myanmar.
EXIGE que tous les gouvernements, institutions mondiales et sociétés cessent de s'engager avec la junte militaire, rompent tout lien diplomatique ou économique avec elle et mettent fin à tout engagement économique direct ou indirect avec les militaires ou leurs familles. Au lieu de cela, les gouvernements doivent reconnaître le gouvernement d'unité nationale comme le représentant diplomatique du peuple actuellement. Les pays qui ont signé le Partenariat économique global régional (RCEP), devraient refuser de procéder à tout projet de ratification de l'accord jusqu'à ce que le gouvernement civil soit restauré.
SE FÉLICITE des mesures prises par les syndicats du monde entier pour que les gouvernements et les entreprises cessent de s'engager et de soutenir les intérêts économiques de la Tatmadaw et pour témoigner leur solidarité aux travailleurs/euses en grève.
REMERCIE les affiliés de l'ISP qui ont contribué au Fonds de grève pour soutenir les travailleurs/euses des services publics et s'engage à utiliser ces ressources pour soutenir les travailleurs/euses jusqu'à la restauration d'un gouvernement civil et, par la suite, pour aider ces nouveaux syndicats à s'organiser et à se
développer.
ENCOURAGE les affiliés de l'ISP à exprimer leur solidarité avec les travailleurs/euses de Birmanie, à continuer à faire pression sur les gouvernements pour qu'ils prennent de nouvelles mesures et à maintenir la pression sur la junte militaire illégitime.