En ce jour de la Fête International du Travail, nous sommes depuis deux ans dans cette période de pandémie face à laquelle tous nos travailleurs/euses du secteur public de première ligne se sont courageusement adaptés à de nouvelles façons de travailler et de vivre. Les travailleurs/euses du secteur public sont des travailleurs/euses de première ligne, devant constamment s'adapter à de nouveaux défis et à de nouvelles situations causées par des facteurs tels que l'insécurité politique due aux coups d'État et aux insurrections, l'insécurité économique avec de nombreux gouvernements qui mettent en œuvre des budgets d'austérité malgré une pauvreté et un chômage élevés, et l'insécurité sociale sans aucune protection en place pour garantir un abri ou un accès aux soins. Pourtant, avec tous ces problèmes qui assombrissent nos sociétés, les travailleurs/euses du secteur public restent résilients et continuent à fournir leurs services aux communautés malgré tous ces défis écrasants. En effet, les travailleurs/euses du secteur public demeurent l'un des piliers essentiels qui maintiennent la cohésion sociale de notre continent.

En tant qu'acteurs de première ligne, les travailleurs/euses de la santé fournissent des soins malgré la faiblesse des systèmes de santé. Les travailleurs/euses du secteur de l'énergie maintiennent notre approvisionnement en électricité, dans des conditions de travail difficiles, sans aucun filet de sécurité sociale. Les travailleurs/euses des administrations locales et nationales s'efforcent quotidiennement de reconstruire notre administration et nos infrastructures lorsque des villes et des villages sont détruits par des conflits ou des catastrophes climatiques. Nous appelons tous les gouvernements nationaux de la région à garantir un travail décent et une protection sociale pour tous les fonctionnaires.

Nos syndicats sont dirigés par des travailleurs engagés dans la lutte. Nous sommes solidaires vis-à-vis des dirigeants/tes syndicaux/cales qui font l'objet d'intimidations et de persécutions en Algérie et dans d'autres pays de la région. Nous sommes solidaires des travailleurs/euses du Swaziland qui ont été blessés par balle alors qu'ils réclamaient une augmentation de salaire et la fin du harcèlement syndical. Nous savons que dans de nombreux pays, les syndicats souffrent de répression et de harcèlement de la part des gouvernements. Nous demandons aux gouvernements de respecter la convention 87 de l'OIT sur la liberté d'association et la protection du droit syndical ainsi que la convention 98 sur le droit d'organisation et de négociation collective.

Alors que nous saluons les travailleurs/euses de première ligne pour leur rôle dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, nous continuons à baisser la tête et à pleurer la perte continue de vies de travailleurs/euses à cause du Covid-19. Nous demandons que les gouvernements de notre région soutiennent la campagne pour la dérogation ADPIC sur les vaccins, les médicaments et la technologie autour du Covid-19 afin que nous puissions les fabriquer pour combattre la pandémie. Nous devons mettre fin aux inégalités en matière de santé et lutter pour l'équité en santé.

Le 1er mai appartient aux travailleurs/euses, et une fois de plus, nous nous engageons à nouveau dans la lutte de la classe ouvrière enracinée dans les droits de l'Homme, les principes féministes et l'égalité raciale. Nous restons fermes dans notre engagement à assurer la construction d'une nouvelle génération de dirigeants/tes syndicaux/cales. Nous sommes encouragés par le nombre croissant de comités de jeunes travailleurs/euses et de comités de femmes établis par nos syndicats. Nous sommes encouragés par nos syndicats qui s'attaquent à des problèmes tels que la numérisation et le changement climatique. Nous sommes encouragés par l'engagement continu envers le syndicalisme en tant qu'organisations démocratiques de travailleurs/euses engagées en faveur de services publics égaux et de qualité pour tous.