Chili : La FENPRUSS met à jour les propositions de sa campagne « Un autre système de santé est possible »

La Fédération nationale des professionnel-le-s universitaires des services de santé (FENPRUSS) a entamé avec enthousiasme son travail de mise à jour des propositions visant à renforcer et défendre le système de santé publique au Chili.

Ce travail important bénéficie du soutien de Matías Goyenechea et de son équipe (la Fondation Creando Salud), qui lancera un appel aux idées auprès des universitaires sur les quatre sujets qui, nous l'espérons, viendront compléter le travail déjà accompli par l'organisation.

Ce travail exploitera le contenu du document La Reforma del Bicentenario de la Fenpruss et du livret La Salud que Soñamos es Posible et traitera de questions telles que le droit constitutionnel à la santé, le renforcement du système de santé publique et son fonctionnement, le financement et les ressources humaines.

« Nous avons décidé de prendre cette mesure importante car il est essentiel que nous puissions contribuer aux échanges sur les réformes de santé dont le Chili a besoin. Nous en savons déjà beaucoup sur la situation et cette tâche compte parmi les sujets principaux de travail de notre syndicat. Nous avons fait pression pour obtenir un système de santé publique plus vaste et de meilleure qualité. Nous avons défendu le système par le biais de nos propositions, de nos idées et de nos actions dans les rues depuis la création de la FENPRUSS, il y a 23 ans », raconte Aldo Santibáñez, président national de la FENPRUSS.

Aldo Santibáñez a expliqué que les résultats seraient validés de la même manière que précédemment, c'est-à-dire au cours d'une réunion nationale, de sorte que le document final, basé sur les contributions des universitaires et des spécialistes des questions de santé puisse refléter les opinions de tous les membres de la FENPRUSS.

Matías Goyenechea, conseiller auprès de ce comité, a affirmé que ce travail se devait d'être démocratique et de contribuer aux échanges sur la réforme de la santé dans le pays. Il a ajouté qu'il s'appuyait sur ce qui avait déjà été réalisé par la FENPRUSS dans son livret intitulé Salud que Soñamos es Posible.

« Nous souhaitons analyser les difficultés et les inégalités du système et nous espérons pouvoir y parvenir en mettant à jour les propositions du syndicat en faveur du système de santé ».

« Nous souhaitons que ce processus soit démocratique et tienne compte des aspirations de tous ceux et toutes celles qui croient en un système de santé publique puissant et de qualité capable d'évoluer pour offrir des soins opportuns et solidaires à tous les Chiliens », a ajouté le président national de la FENPRUSS.

Grâce aux générations formées au cœur du 20e siècle, le Chili a joué un rôle exemplaire dans le domaine de la santé publique. Malgré les revers brutaux infligés par la dictature, les indicateurs de santé le placent à l'avant-garde des pays d'Amérique latine et du reste du monde. L'espérance de vie y est par exemple plus longue qu'aux États-Unis, et ce alors que nous disposons de moins de ressources. Cette réussite tient à l'implication des professionnels de santé. Si l'on compare le Chili à d'autres pays membres de l'OCDE, le pays dispose de 2 lits d'hôpital pour 1 000 habitant-e-s (la moyenne dans l'OCDE est de 4,9), 3,2 consultations médicales (moyenne de l'OCDE = 6,4) et 9,936 congés hospitaliers (moyenne de l'OCDE = 15 508). Ces chiffres illustrent très clairement le fait que le Chili attribue moins de ressources à la santé. Les dépenses de santé par habitant-e le montrent également : les dépenses de santé aux États-Unis s'élèvent à 8 233 $ par année et par habitant-e, contre 3 265 en moyenne dans les territoires de l'OCDE et 1 202 au Chili, secteurs public et privé confondus.

La situation s'avère plus dramatique quand on sait que cette moyenne de 1 202 $ par personne dissimule le fait que le système de santé publique offre des soins aux tranches de population qui disposent du plus petit pourcentage de revenu. Dans ce contexte, la FENPRUSS poursuivra son combat en faveur du système de santé publique et s'opposera à l'émergence des transferts de ressources vers le secteur privé, qu'ils prennent la forme de concessions hospitalières ou d'offres de services. La FENPRUSS continuera de mener sa campagne pour un travail décent et de qualité, elle dénoncera la pénurie de ressources humaines, exigera des formations et des conditions de travail adaptées et refusera tous types d'abus, sachant que notre objectif est d'offrir des soins de santé de qualité aux usagers/ères des services, parce que que la santé est un droit humain fondamental et nous l’avons bien compris.