Campagne Droit à la Santé lancée en Afrique australe et francophone

Les affiliés de l'ISP provenant d'Afrique francophone et d'Afrique australe ont organisé des activités pour lancer la campagne mondiale du Droit humain à la Santé, les 7-8 février et 3 mars respectivement. Le lancement en Afrique francophone a eu lieu à Lomé, sous la forme d'un séminaire sur les PPP et le Droit à la Santé, alors que celui en Afrique australe s'est déroulé à Johannesburg où les leaders syndicalistes ont affirmé leur soutien entier à cette initiative, s'appropriant ce cadre pour promouvoir l'action au sein des pays du sud de l'Afrique.

Le séminaire de Lomé a rassemblé plus de 60 participant(e)s : affiliés à l'ISP venus du Togo, du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal, du Bénin, du Tchad, du Cameroun, de la RDC, du Niger et de la Guinée Conakry, représentant(e)s de toutes les antennes syndicales togolaises, représentant(e)s du ministre togolais de la Santé, universités, principales organisations de la société civile togolaise et membres de la presse.

Les participant(e)s ont souligné le fait qu'il est urgent que les gouvernements africains augmentent les sommes allouées au budget de la santé. Il est intolérable que seize ans après la Déclaration d'Abuja, dans laquelle les chefs d'état africains s'engageaient à ne pas consacrer moins de 15% de leur budget annuel aux services sanitaires et sociaux, seuls deux pays (l'Afrique du sud et le Rwanda) remplissent effectivement ce critère. Dans la partie francophone de l'Afrique, les sommes budgétaires allouées à ces services ont été de 5% par an. La déclaration de Lomé, appelant à augmenter le financement de la santé publique et à freiner les PPP, a été adoptée.

À Johannesburg, Rosa Pavanelli a remis la campagne en perspective en indiquant qu’ « une part importante des objectifs de la campagne est d'aider les affiliés à jouer leur rôle pour amorcer le changement à travers le monde, en mobilisant les forces politiques et en les gagnant à la cause de l'équité mondiale en santé, tout en remplissant leur mandat de professionnels de santé en redonnant aux citoyens un droit humain fondamental. »

Insistant sur le fait que « la santé est un droit humain », elle a précisé que la campagne allait concerner aussi des grandes sociétés mondiales, défiant la marchandisation croissante de la santé.

Modise Letsatsi, 1er vice-président de DENOSA, a présenté les objectifs de la campagne dans la région, indiquant que les professionnels de santé doivent être aux avant-postes dans cette campagne visant à obtenir de bons résultats sanitaires et que « dépenser pour la santé n'est pas une dépense, c'est un investissement », de même que « la couverture universelle de santé est impossible sans les professionnels de santé ».

Il a ajouté que la santé pour tous ne pouvait être obtenue sans lutter en même temps pour la parité hommes-femmes. Il encourage les affiliés à donner la priorité aux enjeux de santé qui concernent les femmes dans la campagne alors qu'ils s'apprêtent à lancer cette campagne au plan national « en prenant en compte les spécificités et défis majeurs à relever pour mettre en œuvre le droit à la santé dans chaque pays ».

Ainsi que l'a déclaré Modise, membre du Groupe de travail sur la santé mondiale et les services sociaux de l'ISP : « Nous devons saupoudrer la campagne de nos propres enjeux spécifiques pour que qu'elle trouve un écho dans les communautés de nos différents pays ».

De façon analogue, une base commune sera adoptée d'ici la fin du mois de mars, en s'appuyant par exemple sur la déclaration d'Abuja qui engage les chefs d'état africains à consacrer au moins 15% de leur budget annuel à la santé publique, mais aussi lors du lancement régional de la campagne à l'occasion de la réunion du Comité exécutif régional (AFREC) de l'ISP dans les pays arabes et en Afrique.

Cet article est extrait de Bulletin d’information « Droit à la Santé », numéro 01/2017. Abonnez-vous au bulletin. Envoyez-nous vos articles.