Lutte contre la privatisation Au Pakistan, les professionnel.le.s de la santé protestent contre la privatisation des soins de santé

Les syndicats de la santé de l'État le plus peuplé du Pakistan, le Pendjab, ont lancé de vastes manifestations sous l'égide de la Grand Health Alliance (GHA). Le gouvernement provincial a décidé de privatiser les services de santé publique, y compris les établissements de soins de santé primaires essentiels. Les syndicats réclament l'annulation de cette décision et un siège à la table des négociations afin d'élaborer des alternatives favorables aux travailleurs.euses et à la population.

Jyotsna Singh
Les syndicats du secteur de la santé de l'Etat du Pendjab au Pakistan, soutenus par l'ISP, s'opposent fermement à la récente décision du gouvernement de privatiser les services de santé publique. Cette politique, annoncée en mars, prévoit l'externalisation des activités des unités de santé de base (BHU) et des centres de santé ruraux (RHC), qui constituent la base des soins de santé primaires dans la province. Les hôpitaux publics seront également privatisés, selon l'annonce. Cette décision a déclenché des manifestations dans tout l'État, menées par des professionnel.le.s de la santé préoccupés par l'impact sur les travailleurs.euses, les patient.e.s et le système de santé publique.

Le Pendjab compte plus de 2 500 BHU et 300 RHC, qui sont essentiels à la fourniture de soins de santé dans les communautés rurales et à faibles revenus. La privatisation de ces établissements rendrait les soins de santé plus coûteux et moins accessibles, en particulier pour les pauvres. Elle soulève également des inquiétudes quant à la transparence, la qualité des services et les droits des travailleurs.euses de la santé, qui pourraient être confronté.e.s à des réductions de salaire, à l'insécurité de l'emploi et à la détérioration des conditions de travail dans le cadre d'un système privatisé.
Les syndicats se sont mobilisés sous la bannière de la Grand Health Alliance (GHA), en organisant un sit-in de protestation devant l'Assemblée du Pendjab à Lahore à partir du 7 avril. Avec le soutien de l'ISP et de ses affiliés, le mouvement continue de prendre de l'ampleur. Les manifestant.e.s exigent l'arrêt de la privatisation et un dialogue sérieux et inclusif avec les représentant.e.s des travailleurs.euses de la santé afin d'explorer des alternatives qui renforcent - plutôt que de démanteler - le système de santé public. L'ISP a également fait part officiellement de ces préoccupations à la Ministre en chef du Pendjab.

Une étude réalisée en 2024 par l'Université d'Oxford et publiée dans The Lancet renforce les inquiétudes des travailleurs.euses, en montrant que les établissements de santé privatisés réduisent souvent leur personnel, abaissent les normes d'hygiène et augmentent les coûts pour les patient.e.s, ce qui entraîne une détérioration de l'état de santé et une augmentation de la mortalité. L'ISP et les syndicats alliés demandent au gouvernement de reconsidérer son approche et d'investir plutôt dans un système de santé publique qui protège l'accès, la qualité et l'équité pour tous.tes.
Vous trouverez ci-dessous la lettre de l'ISP à la Ministre en chef du Pendjab, l'exhortant à revenir sur sa décision et à entamer un dialogue avec les syndicats. L'ISP a également publié un communiqué de presse soutenant les manifestant.e.s.