Victoire syndicale Après la destitution, la vraie bataille commence en Corée du Sud
La semaine dernière, le président sud-coréen Yoon Seok-yul a tenté en vain d'imposer la loi martiale dans le pays, ce qui a conduit à sa destitution par l'Assemblée nationale pour abus de pouvoir. Les syndicats coréens ont joué un rôle essentiel dans la résistance aux actions antidémocratiques du président. Voici la déclaration du Syndicat coréen des travailleurs de la fonction publique et des transports (KPTU).
Jyotsna Singh
Le 14 décembre, l'Assemblée nationale a adopté le projet de loi de mise en accusation de Yoon Seok-yul. C'est une victoire pour le peuple et une victoire pour la démocratie. Il est normal que l'enquête rigoureuse sur les auteurs de la rébellion soit accélérée et que les délibérations de la Cour constitutionnelle ne soient pas retardées. Mais cela ne doit pas être la fin de l'histoire de cette lutte pour la démocratie civile. Nous, le Syndicat coréen des travailleurs de la fonction publique et des transports (KPTU), adressons par la présente les déclarations suivantes aux partis au pouvoir et à l'opposition ainsi qu'au gouvernement.
Le gouvernement devrait lire dans les pensées du peuple et faire le ménage. Une sagesse académique conventionnelle veut que le système intérimaire ne soit qu'une autorité passive pour maintenir le statu quo. Si le gouvernement élargit les pouvoirs du président en exercice et utilise le droit de veto pour bloquer la mise en œuvre de diverses réformes, il ira à l'encontre de la volonté des travailleurs et des citoyens qui ont exigé la démission de M. Yoon et sera lui-même une extension du chaos. Par ailleurs, les politiques de réformes rétrogrades et les directives vicieuses qui ont soutenu la tyrannie de Yoon doivent être abolies au plus vite et l'affaire d'Etat qui navigue dans la mauvaise direction doit être stoppée.
Le Parti Démocrate doit faire ses preuves sans complaisance. Le tollé des personnes rassemblées devant l'Assemblée nationale ne s'est pas arrêté à la mise en accusation de Yoon Seok-yul. Il y a eu des discours et des remarques de citoyens qui ont dit qu'ils étaient venus à l'Assemblée nationale parce qu'ils avaient du mal à joindre les deux bouts, qu'ils voulaient travailler sans mourir, qu'ils voulaient être libérés de la discrimination, qu'ils voulaient retrouver leurs droits fondamentaux, et qu'ils voulaient assurer leur vie et leur sécurité. Le Parti démocrate, qui est majoritaire, ne devrait pas se contenter d'adopter la motion de destitution, mais devrait immédiatement prendre des mesures pour promulguer des réformes qui reflètent les aspirations du peuple. N'oublions pas que si le Parti Démocrate choisit la voie de la droite ou du conservatisme par sens mal placé des responsabilités, il admettra qu'il est l'un des "Yoon Seok-yuls de notre société".
Le Parti du Pouvoir du Peuple doit être tranquillement démantelé. Le parti qui prône l'insurrection est le parti de l'insurrection. Un parti qui abandonne le peuple au profit de ses propres intérêts n'est pas un parti démocratique. Un parti qui tente de maudire ceux qui ont voté pour la destitution, même après la destitution, n'est pas une force politique saine. Le Parti du pouvoir du peuple n'a pas sa place dans la société coréenne. Il a raison de se dissoudre avant d'être exposé à des conditions encore pires.
Depuis le coup d'État perfide, le KPTU s'est battu de toutes ses forces, notamment avec les grèves du syndicat des cheminots coréens et de la division de solidarité des travailleurs de l'éducation, ainsi qu'avec la mobilisation de 10 000 membres de TruckSol. Ce faisant, nous avons entendu les voix d'innombrables travailleurs et citoyens et confirmé une fois de plus qu'il y a encore beaucoup de choses à défendre, et nous ne nous arrêterons donc pas. Nous continuerons à utiliser le projet de loi de destitution comme point de départ de notre lutte, et nous organiserons une lutte plus large et plus importante pour l'extension des services publics de qualité et des droits des travailleurs, et pour que l'État rende des comptes afin de garantir ces droits.
15 décembre 2024
Syndicat des travailleurs de la fonction publique et des transports de Corée