Accès universel et équitable aux vaccins Covid-19 pour les Réfugiés

A l'occasion de la Journée mondiale des Réfugiés, l'Internationale des Services Publics continue de demander un accès universel et équitable aux vaccins Covid-19 pour les réfugié.e.s, les migrant.e.s sans papiers, les demandeurs/euses d'asile et les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays (PDI), au même titre que les nationaux.

En tant que porte-parole des travailleurs et travailleuses du service public qui sont en première ligne pour fournir des services de santé et de soins aux communautés, l'ISP insiste sur le fait que ce n'est pas par la charité que nous protégerons la population mondiale ou que nous parviendrons à une équité en matière de vaccins entre les pays riches et les pays pauvres.

"La récente promesse des nations du G7 de fournir un milliard de doses de vaccin Covid aux pays pauvres - qui se trouvent également accueillir 85% des réfugiés du monde - doit nécessairement s'accompagner d'une dérogation aux ADPIC et de la protection de la santé des populations au niveau mondial, car cette dernière contribuera à s'attaquer aux causes profondes de la pauvreté, qui est l'une des raisons pour lesquelles les gens cherchent refuge dans les pays riches", déclare Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de l'Internationale des Services Publics (ISP).

Nous constatons à quel point la pandémie de Covid-19 a élargi et approfondi les inégalités déjà existantes et rendu encore plus vulnérables ceux qui le sont, comme les réfugié.e.s, les demandeurs/euses d'asile, les sans-papiers et les personnes déplacées.

Nous devons reconnaître et valoriser véritablement nos travailleurs/euses de la santé et des services de soins à la personne, qui comptent parmi eux/elles des migrant.e.s et des réfugié.e.s issu.e.s du secteur de la santé

"Alors que les pays déploient leurs programmes de vaccination, il est essentiel de n’oublier personne. Le virus ne reconnaît pas l'asile, le statut de réfugié.e ou de migrant.e. Il ne fait aucune discrimination, et nous ne devrions pas en faire autant. Nous ne pouvons être en sécurité que si tout le monde l'est", ajoute R. Pavanelli.

Des mesures coercitives ont fermé les frontières, suspendu l'asile, laissant les réfugié.e.s piégé.e.s aux frontières ou détenu.e.s dans des camps de rétentions dans de mauvaises conditions. Les réfugié.e.s sont confronté.e.s à des obstacles administratifs, financiers, juridiques et linguistiques pour accéder au système de santé. Ce sont eux/elles qui sont les premier.e.s à perdre leur emploi ou leurs moyens de subsistance, car ils/elles sont souvent cantonné.e.s dans des emplois précaires et informels.

La suspension des demandes d'asile doit être levée. L'ISP se félicite de l'augmentation du quota d'accueil des réfugié.e.s par l'administration Biden. Pourtant, ce n'est qu'un début. Alors qu'au contraire, en Europe, on observe une tendance profondément préoccupante d'un certain nombre de pays à externaliser leurs frontières, sous-traitant ainsi leurs obligations humanitaires et de respect des droits humains à des pays tiers sur la base d'une relation inégale consistant à utiliser le commerce, l'aide ou l'accès aux vaccins en échange du contrôle de la migration. Cette situation est totalement inacceptable.

L'effet dévastateur de la pandémie continue de se faire sentir, laissant un impact profond sur nos économies et nos sociétés. Si nous ne tirons pas vraiment la leçon que des services publics bien financés, dotés d'un personnel adéquat et disposant de ressources suffisantes sont essentiels pour résister aux pandémies et autres crises, nous ne ferons que répéter les erreurs de l'idéologie néolibérale du passé.

En outre, nous devons reconnaître et valoriser véritablement nos travailleurs/euses de la santé et des services de soins à la personne, qui comptent parmi eux/elles des migrant.e.s et des réfugié.e.s issu.e.s du secteur de la santé. Nos travailleurs/euses de la santé et des services de soins doivent être protégé.e.s, valorisé.e.s et rémunéré.e.s de juste manière. Nous devons garantir l'intégrité et la viabilité de nos systèmes de santé publique si nous voulons atteindre notre objectif de couverture sanitaire universelle, dont un élément important est d'atteindre d'abord les personnes les plus éloignées.