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13 octobre – Journée internationale de la prévention des catastrophes
Le 13 octobre, l’ISP rend hommage aux premiers intervenant-e-s ainsi qu’aux travailleurs et travailleuses de première ligne qui se dévouent corps et âme pour en venir en aide aux autres. Ces pompiers, ces technicien-ne-s médicaux d’urgence, ces travailleurs et travailleuses de la santé, ainsi que de nombreux autres professionnel-le-s passent un nombre incalculable d’heures à se former et à se préparer pour protéger nos communautés, sauver des vies et atténuer les souffrances. De par leur engagement, les travailleurs et travailleuses d’urgence se mettent en danger et délaissent leur famille pour travailler dans les conditions les plus dangereuses que l’on puisse imaginer.
Rosa Pavanelli, la Secrétaire générale de l’ISP, a déclaré : « Le système des Nations Unies fait bien de porter son attention sur la réduction de l’exposition aux catastrophes, car ces dernières peuvent anéantir des années de travail de développement, laissant les familles et les communautés brisées et appauvries. La plupart des pays ont besoin de davantage d’investissements dans la prévention et de plus de fonds pour s’assurer que les travailleurs et travailleuses d’urgence suivront la formation adéquate et disposeront des outils adaptés pour bien faire leur travail. Nous encourageons donc tous les gouvernements à reconnaître les risques encourus par les travailleurs et travailleuses d’urgence. »
Il est toutefois nécessaire d’insister sur un autre point : si les interventions en cas d’urgence ou de catastrophe sont largement menées par les travailleurs et travailleuses des services publics, la communauté internationale porte presque exclusivement son attention sur les volontaires.
« C’est une anomalie qui doit être corrigée si nous souhaitons encore plus réduire l’exposition aux catastrophes au niveau local. En ce sens, nous attirons l’attention sur les Directives sur le travail décent dans les services publics d’urgence, qui peuvent fournir de précieuses orientations aux décideurs et décideuses politiques. »
Rien que pour 2018, il suffit d’observer toutes les catastrophes qui ont nécessité l’intervention des travailleurs et travailleuses d’urgence, qui ont été appelés pour sauver des vies et protéger les communautés, pour se rendre compte de l’étendue du problème. Malheureusement, cette liste n’est pas exhaustive et n’inclut pas les conflits :
- Les incendies qui ont eu lieu en Grèce, en Suède, au Portugal, aux Etats-Unis, au Canada et ailleurs ;
- La sécheresse : c’est à Cape Town, en Afrique du Sud, qu’elle est la plus visible, mais de nombreuses régions sont également touchées, en particulier l’Australie ;
- Les inondations et les coulées de boue : au Japon, dans l’Etat de Kerala, en Inde ;
- Les ouragans et les cyclones : Florence et Michael aux Etats-Unis, le typhon Mangkhut aux Philippines, le cyclone Josie aux Fidji ;
- Les tremblements de terre (tsunamis, coulées de boue, liquéfaction du sol, etc.) en Indonésie (deux fois), en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à Hualien (Taiwan) ;
- Les éruptions volcaniques : le Volcán de Fuego au Guatemala.
Chaos climatique
La même semaine, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié un rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire, selon lequel nous ne devrions pas dépasser la limite des 1,5 °C fixée à Paris. Le GIEC met en outre en garde contre les conséquences terribles qu’aurait une augmentation de 2 °C, qui seront bien pires que celles anticipées il y a quelques années à peine.
Le rapport spécial du GIEC sur le réchauffement planétaire mérite une réflexion plus approfondie puisque, quelles que soient les mesures décidées par les gouvernements, nos communautés doivent s’adapter à des phénomènes climatiques de plus en plus extrêmes. Nous devons nous préparer à la multiplication des catastrophes et, par conséquent, former et déployer un plus grand nombre de travailleurs et travailleuses d’urgence.
Mme Pavanelli rappelle encore que « malheureusement, nous sommes témoins d’attaques à l’encontre des droits des travailleurs et travailleuses, mais également des militant-e-s de la communauté. Des manifestant-e-s ont été emprisonnés au Royaume-Uni pour s’être opposés à l’exploitation du gaz de schiste, et en Allemagne pour avoir refusé la proposition de destruction de la forêt de Hambach en vue de faire place à une mine de lignite. Partout dans le monde, celles et ceux qui font obstacle aux profits des entreprises sont sanctionnés et réprimés. Il est donc urgent et nécessaire de défaire les liens entre les profits des entreprises, le chaos climatique et les urgences et les catastrophes. »