L'ISP organise une série de sessions thématiques pour les affiliés de l'ISP sur les questions relatives aux travailleurs-ses de la santé et des soins à la personne. La prochaine session de cette série portera sur "la santé mentale et le bien-être psychosocial des travailleurs-ses de la santé et des soins". Cette réunion sera la première étape de l'élaboration d'un projet de l'ISP sur la santé psychosociale et mentale.
Nous examinerons le lien entre la prestation de services publics de qualité et le bien-être des personnes en âge de travailler, les tendances mondiales en matière de santé mentale/bien-être du personnel de santé et de soins et la réponse des syndicats à la question de la santé mentale/bien-être au travail.
La session du lundi 20 juin, de 13 à 16 heures CEST, est ouverte aux affiliés de l'ISP uniquement ; une interprétation simultanée sera disponible en anglais, français et espagnol.
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Contexte
Au cours des dernières décennies, les travailleurs.ses et les populations ont été confrontés à une avalanche de précarité dans leur vie quotidienne, ce qui a entraîné un net recul du bien-être social et de la santé mentale. L'instabilité croissante dans de nombreux domaines de la vie des personnes est corrélée à l'augmentation des problèmes de santé mentale tels que la dépression, l'anxiété et la toxicomanie. Le travail précaire a joué un rôle majeur. Mais il en va de même pour les politiques économiques néolibérales, qui ont rendu plus précaire l'accès aux biens de première nécessité. L'accès précaire au logement, à la santé, aux transports, à l'eau, à l'électricité, aux services de traitement des déchets et à la justice compromet le bien-être et augmente considérablement le risque de vulnérabilité aux maladies mentales et exacerbe les conditions préexistantes. En somme, le modèle économique que nous avons affecte notre santé mentale.
De plus en plus, les solutions à ces causes sous-jacentes ont été évitées au profit de la pathologisation des problèmes de santé mentale et de la prescription de plus de médicaments, ce qui permet aux entreprises pharmaceutiques privées de réaliser des profits. Cependant, une approche plus durable consisterait à aider les personnes à éviter la précarité en leur donnant accès à des services publics universels de qualité, accessibles à tous et toutes sur la base des besoins. Garantir que les besoins fondamentaux des personnes seront satisfaits est essentiel pour soutenir une bonne santé mentale. Cela est d'autant plus vrai que la vulnérabilité de la personne est grande.
Dans le même temps, les travailleurs.ses des services publics sont confronté.e.s à leurs propres problèmes de santé mentale. De par sa nature, le travail dans le domaine de la santé et des soins expose les travailleurs,ses à des situations stressantes et déstabilisantes qui peuvent miner la santé mentale et le bien-être. Même avant la pandémie de COVID, les sous-effectifs, les rémunérations inadéquates et les déficits de travail décent ont conduit à une incidence croissante de l'épuisement professionnel et des problèmes de santé mentale pour les travailleurs.ses de la santé et des soins. Le rapport du COMHEEG (2016) indique que nous étions confrontés à des lacunes massives en matière de recrutement et de rétention du personnel de santé avant la pandémie et cette situation préoccupante a été gravement exacerbée par la pandémie de Covid-19. Cette situation est injuste pour les travailleurs.ses, abaisse les normes des soins dispensés au public et a le potentiel d'effondrer des systèmes de santé publique déjà fragiles.
Les solutions de fortune, telles que l'externalisation du conseil téléphonique ou la "formation à la résilience", ne s'attaqueront pas aux causes sous-jacentes de la mauvaise santé mentale dans les systèmes de santé et d'aide sociale. S'il est important d'apporter un soutien individuel adéquat aux personnes souffrant de mauvaise santé mentale, ce soutien peut être réactif au lieu de s'attaquer aux causes profondes. Le niveau croissant de stress et d'épuisement professionnel signalé par le personnel est associé à l'augmentation de la charge de travail, au manque d'autonomie, à l'insuffisance des effectifs et des équipements, à l'absence de participation à la planification des services, aux intimidations et aux bas salaires. Cependant, les syndicats de la santé et des soins ont besoin de preuves empiriques pour étayer cette opinion anecdotique largement répandue.
Objectif de la session thématique :
Cette session sera la première étape du développement d'un projet de l'ISP sur la santé psychosociale et mentale. Le projet comprendra les éléments suivants:
Collecte de données sur le lien entre le salaire et les conditions de travail et la santé mentale des travailleurs.ses de la santé, sociaux et des soins dans plusieurs pays du Nord et du Sud,
L’identification des différentes manières dont les syndicats répondent à ce défi, y compris la manière dont ces réponses sont façonnées par les facteurs nationaux et institutionnels.
Soutenir les affiliés pour qu'ils fassent campagne en faveur de changements politiques qui a) favorisent la santé mentale des travailleurs.ses de la santé et des soins, y compris des niveaux de dotation en personnel et des conditions de travail sûrs et efficaces pour les travailleurs.ses de la santé, sociaux et des soins sociaux, et b) encouragent la fourniture de services publics de qualité en tant que partie essentielle des efforts des gouvernements nationaux pour traiter le bien-être mental des travailleurs.ses en général, et en particulier ceux qui sont exposés à l'évolution des marchés du travail, à l'insécurité et à la précarité.
Ainsi, dans cette session thématique, nous nous pencherons sur :
Preuve dans la littérature du lien entre la prestation de services publics de qualité et le bien-être des personnes en âge de travailler.
Les tendances mondiales en matière de santé mentale et de bien-être des travailleurs.ses de la santé, sociaux et des soins, ainsi que les problèmes structurels et d'emploi qui sous-tendent la santé mentale des travailleurs.ses de la santé, sociaux et des soins.
La manière dont les syndicats répondent à la question de la santé mentale/du bien-être au travail. Les facteurs nationaux et institutionnels qui façonnent ces réponses. Et quelle a été l'efficacité de l'action syndicale et à quels niveaux (local, national, international).
Les politiques requises à l'échelle mondiale ainsi qu'à l'échelle nationale dans certains pays pour promouvoir la santé mentale des travailleurs.es de la santé et des soins.