La santé avant la richesse : Lutter contre la privatisation, financer la santé publique

18 Oct 2022 Geneva, Switzerland 18 Oct - 18 Oct

La santé avant la richesse : Lutter contre la privatisation, financer la santé publique

  • 18 Oct - 18 Oct
  • Geneva, Switzerland

13:00 - 16:00 CEST

Cette session, La santé avant la richesse: lutter contre la privatisation, financer la santé publique, fait partie d'une série de sessions thématiques destinées aux affiliés de l'ISP et portant sur les questions relatives aux travailleurs.euses de la santé et des soins. Elle aura lieu le mardi 18 octobre, de 13h00 à 16h00 CET, et est réservée aux affiliés de l'ISP.

L'interprétation simultanée sera disponible en anglais, français et espagnol.

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Contexte

Le droit à la santé est le catalyseur de tous les autres droits. Et ce droit a été affirmé dans plusieurs conventions internationales, à commencer par le préambule de 1947 des Statuts de l'Organisation mondiale de la santé, qui déclare :

"Le bénéfice du meilleur état de santé qu'il est capable d'atteindre constitue l'un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale." 

Plus de 100 pays ont également inscrit la santé dans leur constitution. Mais au cours des quatre dernières décennies, les politiques néolibérales, devenues la sagesse conventionnelle, ont abouti à la marchandisation et à la commercialisation de la santé, qui est de plus en plus considérée comme une entreprise et, en effet, l'un des "secteurs économiques" à la croissance la plus rapide, puisque les dépenses mondiales de santé ont atteint 8,3 % (10 % du PIB mondial), en 2018.

La marchandisation des soins de santé prend différentes formes de privatisation, telles que l'externalisation, la sous-traitance et le partenariat public-privé pour la prestation de services cliniques ou la construction/le renouvellement d'établissements de santé. La privatisation de la santé est allée de pair avec la réduction du financement des soins de santé publics.

En effet, la privatisation est généralement le résultat de décisions politiques des gouvernements, utilisant plusieurs mécanismes, dont l'adoption de bons d'achat et l'introduction d'assurances privées. Il est donc crucial de toujours garder à l'esprit les formes multiples sous lesquelles se déploie la privatisation, poussant les sociétés et les entreprises à s'engager à réaliser des profits au détriment de la prestation des services de santé, sapant ainsi l'approche fondée sur les droits humains établie précédemment.

Les conséquences des phénomènes entremêlés de la privatisation et des coupes sombres dans le financement des services de santé et de soins à la personne ont été dévastatrices, avant même que la pandémie de COVID-19 ne frappe en 2020. Même les services de santé à payeur unique bien établis n'ont pas été épargnés.

Entre 2014 et 2020, 557 décès supplémentaires(en anglais) ont été imputés à l'externalisation des services de santé, dans 173 groupes de commissionnement clinique des services de santé nationaux (NHS) en Angleterre. La recherche montre également que la privatisation du système national de santé italien a nui à la préparation aux urgences sanitaires, contribuant ainsi de manière significative à l'impact négatif de la pandémie en Italie.

Dans les pays du Sud global(en anglais), "les pays en développement ont été mis sous pression pour promouvoir le secteur privé" avec des politiques d'aide assorties de "conseils" et des prêts des institutions financières internationales assortis de conditions, toutes relatives à la nécessité de la privatisation pour "l'efficacité" et l'investissement dans le secteur.

Lorsque le COVID-19 a frappé, des mesures radicales ont été prises à différents degrés par les gouvernements, et avec célérité, qui semblaient freiner l'incursion des intérêts privés dans le secteur de la santé. Ces mesures sont allées jusqu'à la réquisition d'hôpitaux privés en Espagne.

Cependant, après les premiers jours de la pandémie, les gouvernements ont relancé la privatisation. Les tactiques utilisées à cette fin comprenaient l'accélération "furtive" de la sous-traitance privée dans le NHS, par exemple. Et le processus s'est poursuivi malgré les nombreuses preuves(en anglais) que " la privatisation des soins de santé entraînait une surmortalité pendant la pandémie de COVID-19 ".

La situation est en effet assez désastreuse. Mais la bonne nouvelle est que les syndicats se sont battus contre le monstre de la privatisation.

Au Canada, le SCFP a contesté "l'idée de services de soins de santé financés par l'État mais gérés par le secteur privé", insistant sur le financement et la prestation des soins de santé en tant que "bons services publics pour tous". En Corée, le KHMU a régulièrement organisé (en anglais) des "campagnes massives contre les hôpitaux à but lucratif". "Et en Allemagne, Ver.di a mené des grèves qui ont duré des semaines contre la privatisation, et pour un financement public accru de la santé dans les hôpitaux universitaires. 

Ces exemples de luttes ne représentent qu'une partie de l'iceberg de la résistance que les affiliés de l'ISP mènent, souvent en coopération avec les communautés et le mouvement plus large de la société civile. Elles sont très importantes car si nous voulons gagner la bataille pour consacrer "la santé avant la richesse". Nous devons examiner comment nous pouvons approfondir la résistance avec nos différentes campagnes, et ensemble, en solidarité.

Objectifs

 Compte tenu du contexte qui précède, les objectifs de la réunion sont les suivants :

  • Partager les expériences des différents syndicats sur leurs campagnes contre la privatisation de la santé et leur plaidoyer pour un meilleur financement public des services sociaux et de santé.

  • Réfléchir à la manière de renforcer les alliances avec les OSC et les communautés afin d'accroître le pouvoir autour de notre engagement commun à faire passer la santé avant la richesse.

  • Consulter les affiliés sur les priorités pour l'élaboration d'une boîte à outils de campagne de l'ISP contre la privatisation des services sociaux et de santé.

 Projet d'ordre du jour 

 

Heure

Activité

13h00-13h10

Message de Bienvenue et remarques d'ouverture

  • Baba Aye, Responsable de la Santé et des Services sociaux de l'ISP

  • Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de l'ISP

13h10-13h50

Privatisation et marchandisation de la santé : Principaux problèmes et défis

  • Rossella de Falco (Chargée de programme sur le droit à la santé, Initiative mondiale pour les droits économiques, sociaux et culturels, GI-ESCR)

 Construire des alliances avec les OSC et les communautés pour lutter contre la privatisation des services sociaux et de santé

  • Leigh Kamore Haynes (People's Health Movement, PHM)

13h50-14h45

Partage d'expériences

 

  • Sherry Hillier, vice-président générale, SCFP, Canada)

  • Herbert Beck (Ver.di Allemagne)

  • Dr Gilbert Tsolenyanu (Secrétaire général, SYNPHOT, Togo)

14h45-15h00

Pause

15h00-15h40

Discussion de groupe

Quelles leçons pouvons-nous tirer des campagnes anti-privatisation, et quelles compétences devons-nous renforcer pour rendre ces campagnes plus efficaces ?

 

15h40-16h00

Conclusions et points d'action

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