Note d’information sur le virus mpox : Risques pour la santé et la sécurité au travail des travailleurs.euses des services publics

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Note d’information sur le virus mpox : Risques pour la santé et la sécurité au travail des travailleurs.euses des services publics

Note d’information sur le virus mpox : Risques pour la santé et la sécurité au travail des travailleurs.euses des services publics

Ce document résume les sources disponibles du point de vue des travailleurs.euses afin d'aider les affiliés de l'ISP à affronter l'épidémie du virus mpox.

Table of contents fr

Pour obtenir les informations les plus récentes sur la prévention de la transmission et le traitement du virus mpox, veuillez vous référer à l'OMS ou à votre administration nationale de santé publique pour obtenir les conseils cliniques nécessaires.

L'ISP continuera à surveiller la situation et à apporter des mises à jour en fonction de son évolution. Si des syndicats affiliés à l'ISP souhaitent participer à ce suivi et partager des informations, veuillez nous contacter à l'adresse health@world-psi.org. L'ISP est accréditée auprès de l'OMS et nous travaillons de concert pour veiller à ce que les revendications des travailleurs.euses soient prises en compte dans la réponse apportée à l'urgence sanitaire du virus mpox.

Liens principaux :

Qu'est-ce que le virus mpox ?

Selon l'OMS, le virus mpox est une maladie infectieuse virale causée par un orthopoxvirus mpox (anciennement variole du singe). Les symptômes les plus courants sont la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires et une éruption cutanée caractéristique qui passe par plusieurs stades. Les éruptions commencent par ressembler à un bouton, se remplissent de liquide et tombent. Les éruptions peuvent provoquer des démangeaisons et des douleurs. La période d'incubation du virus mpox est généralement de 6 à 13 jours après l'exposition, mais peut aller de 5 à 21 jours. Les symptômes durent entre 2 et 4 semaines[1 ] .

Comment se transmet-il ?

Le virus mpox se transmet par contact étroit et intime (y compris sexuel) avec une personne infectée et, occasionnellement, de l'environnement à l'humain par l'intermédiaire d'objets qui ont été utilisés et de surfaces qui ont été touchées par une personne atteinte de virus mpox, y compris les vêtements, les serviettes et la literie[2].

Quelles sont les personnes à risque ?

Selon l'OMS, tout le monde est concerné, mais les personnes immuno-déprimées, telles que les personnes vivant avec le VIH, les personnes souffrant de certaines affections cutanées, comme l'eczéma, les enfants et les femmes enceintes ont un risque accru de manifestations graves et de mortalité dues au virus mpox.

Quel.le.s sont les travailleurs.euses les plus exposé.e.s[3]?

  • Les professionnel.le.s de la santé et des soins risquent d'être exposé.e.s par contact avec un.e patient.e atteint.e du virus mpox, du matériel contaminé ou des échantillons biologiques. Il s'agit notamment des personnes travaillant dans des cliniques ambulatoires et des établissements résidentiels.

  • Le personnel clinique tel que les médecins, les infirmières, les aides-soignantes, les urgentistes, les technicien.ne.s médicaux, les thérapeutes, les pharmacien.ne.s, les étudiant.e.s, les laborantin.e.s, les agents de santé communautaire, les sages-femmes, les médecins légistes, etc.

  • Le personnel de laboratoire, y compris les scientifiques et les technicien.ne.s cliniques et les chercheurs.euses qui travaillent avec des échantillons biologiques susceptibles de contenir le virus mpox.

  • Le personnel d'assistance qui peut entrer en contact avec du matériel contaminé dans les chambres des patient.e.s et le personnel des services de ménage lors du dépoussiérage, du balayage ou de la manipulation de vêtements, de literie et de serviettes usagé.e.s.

  • Le personnel administratif susceptible d'être exposé à des liquides corporels lors de l'admission d'un.e patient.e ou d'un autre contact direct avec un patient.e atteint.e d'une infection par le virus mpox.

  • Le personnel soignant dans les établissements de soins, les soins à domicile, les services à l'enfance et à la petite enfance, où il peut rencontrer des usager.e.s infecté.e.s par le virus mpox.

  • Les travailleurs.euses des administrations locales et régionales : les travailleurs.euses à risque peuvent entrer en contact avec des matériaux contaminés, comme celles et ceux qui travaillent dans les services de nettoyage des espaces publics, en particulier les préposé.e.s aux toilettes. Il existe un risque potentiel pour les travailleurs.euses du secteur des déchets, si les patient.e.s sont en convalescence à domicile et qu'il n'y a pas de gestion adéquate des EPI souillés et des pansements des patient.e.s.

Précautions pour prévenir la transmission

Pour obtenir les informations les plus récentes sur la prévention de la transmission, veuillez vous référer à l'OMS ou à votre administration nationale de santé publique.

Les méthodes de contrôle des travailleurs.euses contre l'infection par le virus mpox doivent être les mêmes que pour les autres risques professionnels et doivent suivre la hiérarchie des contrôles :

  • Contrôles techniques - réduire l'exposition en empêchant les risques d'entrer en contact avec les travailleurs.euses.

  • Contrôles administratifs - information des travailleurs.euses et ajustements, notamment en ce qui concerne le placement des patient.e.s atteint.e.s du virus mpox et le plan de traitement.

  • Équipement de protection individuelle (EPI) - vêtements et dispositifs destinés à protéger les travailleurs.euses, notamment blouses, couvre-chaussures, charlottes, gants, lunettes de protection et masques N95.

La hiérarchie des contrôles est une méthode d'identification et de classement des mesures de protection des travailleurs.euses contre les dangers. Elles sont classées de la plus à la moins efficace et comprennent l'élimination, la substitution, les contrôles techniques, les contrôles administratifs et les équipements de protection individuelle. Souvent, plusieurs méthodes de contrôle sont combinées pour protéger au mieux les travailleurs.euses[4].

Vaccinations

Le vaccin JYNNEOS est le vaccin le plus récent approuvé pour la prévention du virus mpox chez les adultes[5]. Bien qu'il soit principalement approuvé pour les adultes, il est également autorisé pour une utilisation d'urgence chez les enfants à haut risque. L'OMS recommande une prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour les travailleurs.euses de la santé à haut risque d'exposition, le personnel de laboratoire, le personnel de laboratoire clinique effectuant des tests de diagnostic pour le virus mpox et les membres de l'équipe d'intervention en cas de flambée épidémique. Le vaccin doit être administré dans les 4 jours suivant le contact avec une personne atteinte du virus mpox (ou dans les 14 jours en l'absence de symptômes)[6].

Que doivent faire les employeurs pour protéger les travailleurs.euses?

Les employeurs doivent consulter les travailleurs.euses et leurs syndicats pour tout changement susceptible d'affecter la santé et la sécurité. Ils doivent mettre en œuvre des initiatives de sensibilisation et de communication pour sensibiliser le personnel et impliquer les représentants des travailleurs.euses dans la coordination de la réponse sur le lieu de travail.

"Renforcer les capacités, les connaissances et les compétences des travailleurs.euses de la santé et des soins en matière de gestion clinique et de prévention des infections, et garantir des services d'eau et d'assainissement de base dans les établissements de santé, les foyers, les lieux de rassemblement et les zones de transit transfrontalier"[7].

Les protocoles de santé et de sécurité au travail doivent être respectés lorsque les employeurs sont informés de la présence d'un cas positif sur le lieu de travail, y compris les protocoles de décontamination et le soutien. Les lieux de travail doivent être bien ventilés, permettre l'accès aux équipements de protection individuelle appropriés (gratuitement), augmenter le nombre de postes d'hygiène et nettoyer les zones très fréquentées.

L'employeur doit mettre en place un processus d'identification et de protection des travailleurs.euses les plus exposé.e.s au risque de contracter une infection par le virus mpox ou de tomber gravement malade, y compris les femmes enceintes et les personnes immuno-déprimées. L'employeur doit procéder à une évaluation des risques pour les personnes les plus susceptibles de contracter le virus mpox[8].

Les employeurs doivent veiller à ce que toute période d'isolement (conformément aux directives de l'OMS) ou tout arrêt de travail pour cause de virus mpox ne soit pas pris en compte dans le calcul de l'absentéisme pour cause de maladie. Les personnes qui ont besoin du vaccin doivent bénéficier d'un congé payé[9].

Les employeurs doivent veiller à ce que les travailleurs.euses atteint.e.s du virus mpox puissent s'isoler en toute sécurité dès l'apparition des symptômes. Dans la mesure du possible et en concertation avec les syndicats, les employeurs doivent proposer le télétravail et des congés de maladie flexibles.

Les employeurs doivent veiller à ce qu'il y ait suffisamment de personnel pour assurer la prestation des services et pour éviter que le personnel restant ne soit victime d'épuisement et de stress psycho-social en raison d'une pénurie de personnel.

À quoi les travailleurs.euses doivent-ils avoir accès ?

Les travailleurs.euses qui ont été exposé.e.s à une personne atteinte du virus mpox confirmé doivent faire l'objet d'un examen médical. Les travailleurs.euses qui ont été exposé.e.s professionnellement doivent faire l'objet d'une surveillance active des symptômes pendant 21 jours après l'exposition et ne doivent pas travailler avec des personnes plus vulnérables en cas d'exposition au virus, telles que les personnes immuno-déprimées[10].

Tous les travailleurs.euses doivent pouvoir faire part de leurs préoccupations et de leurs plaintes à la direction en toute sécurité s'ils estiment que les politiques de santé au travail ne sont pas suivies correctement ou que les dangers ou les risques liés au virus mpox ne sont pas pris en compte. Les travailleurs.euses doivent pouvoir exercer les droits que leur confère la loi sans subir de représailles, notamment en signalant une blessure ou en faisant part de leurs préoccupations en matière de santé et de sécurité à leur employeur ou aux autorités locales. Les travailleurs.euses ne doivent pas faire l'objet de représailles pour avoir exercé leurs droits afin de se protéger, de protéger leurs collègues ou les utilisateurs.trices de services contre le virus mpox.

La rémunération des travailleurs.euses doit être garantie et les travailleurs.euses doivent bénéficier de congés payés pour se rétablir lorsque le personnel est tenu de s'isoler. Si un.e travailleur.euse est exposé.e ou infecté.e par le virus mpox, il.elle doit avoir accès à tous les programmes d'indemnisation sur le lieu de travail.

Les syndicats doivent encourager la création de comités de santé et de sécurité sur le lieu de travail et élire des représentant.e.s de la santé et de la sécurité pour s'assurer que les besoins des travailleurs.euses soient inclus dans la réponse apportée au virus mpox.

Que doivent faire les gouvernements ?

Les gouvernements du monde entier doivent combler les lacunes de la législation qui empêchent les travailleurs.euses à risque de bénéficier de congés de maladie rémunérés afin de protéger les travailleurs.euses et les prestations des services publics essentiels. Pour que les services de santé et de soins ne soient pas affectés, les gouvernements doivent prévoir les absences de leur personnel.

Assurer un financement adéquat des systèmes de santé publique et des interventions d'urgence. Les gouvernements doivent fournir une expertise technique et un financement aux autorités locales et régionales pour répondre au virus mpox.

Les gouvernements doivent s'engager dans des processus de consultation significatifs avec les syndicats en tant qu'acteurs clés de la réponse nationale à l'urgence sanitaire liée au virus mpox.

Assurer la vaccination des travailleurs.euses et des autres populations à risque. Les vaccins approuvés contre le virus mpox devraient être des biens publics mondiaux, en particulier si des fonds publics soutiennent le développement des vaccins, comme dans le cas de JYNNEOS. Les gouvernements doivent agir pour que la technologie soit transférée et pour diversifier la production locale et publique dans les pays du Sud global. Nous devons soutenir les solutions multilatérales qui peuvent garantir une distribution équitable des vaccins et les réserver là où ils sont nécessaires.

Rédiger et diffuser des informations claires et concises sur le virus mpox concernant la prévention de la transmission, les symptômes, la prise en charge et le traitement. Former les professionnel.le.s de la santé aux meilleures pratiques de prise en charge de la variole. Les gouvernements doivent veiller à ce que tous les travailleurs.euses les plus exposé.e.s aient accès à des EPI efficaces.


[1] Monkeypox (who.int), Mpox (Monkeypox) - Afrique CDC

[2] Comment il se propage | Mpox | Poxvirus | CDC

[3] Monkeypox (Mpox) et exposition professionnelle - PMC (nih.gov)

[4] Gestion des risques à l'aide d'EPI - Utilisation d'équipements de protection individuelle (EPI) pour contrôler les risques sur le lieu de travail - HSE

[5] Mpox (Monkeypox) - Afrique CDC

[6] Mpox (variole du singe) (who.int)

[7] Plan stratégique mondial de préparation et d'intervention contre la variole, p. 3

[8] Surveillance et évaluation des risques pour les personnes exposées dans la communauté | Mpox | Poxvirus | CDC

[9] Mpox (monkeypox) (who.int)

[10] Lutte contre les infections dans les établissements de santé | Mpox | Poxvirus | CDC