Nous luttons pour des services publics financés et pensés selon des principes favorables à l'égalité des genres, qui améliorent l'accès des femmes au marché du travail, éliminent les obstacles et mettent fin à la discrimination salariale entre les sexes.

Les services publics rééquilibrent la répartition du pouvoir et des ressources et empêchent au patriarcat de prospérer.

La lutte pour l'égalité des genres exige une approche intersectionnelle qui reconnaît les différentes formes de discrimination auxquelles sont confrontées les femmes au travail et à la maison. Le principe d'égalité de traitement à travail égale est essentiel pour casser les hiérarchies salariales et mettre fin à la discrimination fondée sur le genre au sein de la population active. Nous devons accroître la valeur économique et sociale des professions de soins, d’éducation et de la santé.

LECTURES RECOMMANDÉES

Pour rendre les services publics sensibles aux questions de genre nous devons :

Rectifier la division historique du travail qui souvent impose aux femmes le fardeau des soins non rémunérés. Le travail non rémunéré des femmes compense régulièrement les défaillances des services publics, comme par exemple le manque de services de garde d'enfants, de soins de santé ou de services pour les personnes handicapées.

Fournir des services publics qui répondent aux besoins spécifiques des femmes. Les services publics neutres par rapport au genre ont souvent entraîné une discrimination indirecte. Des services de santé adaptés aux genres sont essentiels, au même titre que les services publics pour lutter contre la violence domestique et les discriminations;

Créer des services publics qui respectent, protègent et promeuvent le droit à l'intégrité physique des femmes, leur non-discrimination et leur accès à une vie exempte de violences;

Veiller à ce que les services publics tiennent compte de la nature intersectionnelle des discriminations. Les déterminants sociaux tels que la classe sociale, l'origine ethnique, l'âge, l'orientation sexuelle, le genre, le statut migratoire, la situation géographique et autres facteurs sociaux créent des systèmes de discrimination interdépendants et superposés, dans lesquels la discrimination basée sur le genre est amplifiée.

les États renoncent DE PLUS EN PLUS à leurs obligations, réduisent leurs financements et privatisent les services publics.

Il en résulte une moindre qualité des services publics, des inégalités et pour les travailleuses un fardeau supplémentaire et une marginalisation accrue.

C'est pour toutes ces raisons que l'ISP mène la lutte pour des services publics axés sur l'égalité hommes-femmes et le développement durable.

Pour un monde du travail sans violence ni harcèlement - #RatifiezOIT190

Les syndicats du monde entier demandent la ratification de normes internationales contraignantes pour mettre fin aux violences sexistes dans le monde du travail ainsi que l’instauration du droit universel à un congé payé pour violence domestique

DÉCOUVREZ LA CAMPAGNE DE L'ISP

Le secteur public est essentiel pour créer des opportunités d'emplois sûrs et de qualité pour les femmes.

Pourtant, le secteur public continue d'être le lieu d'une répartition historique du travail fondée sur le genre. Les travailleuses occupent principalement des postes de première ligne dans les services de soins, de santé et d'éducation. Les hommes sont plus représentés dans les secteurs de l'eau et l'assainissement, de l'énergie, de la gestion des déchets et des services d'urgence. Malheureusement, les conditions de travail et les rémunérations restent inégalitaires dans nombres de services publics à travers le monde.

Pour que nous ayons des services publics de qualité, nous devons nous assurer que ces services soient "sensibles au genre"

STOP aux violences sexistes dans le monde du travail !

Rejoignez la campagne de soutien pour une ratification des gouvernements de la convention et recommandation de l'OIT sur "l'élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail".

EN SAVOIR PLUS

Violence au travail

Alors qu'elles travaillent pour offrir aux autres une meilleure qualité de vie, de nombreuses travailleuses de la fonction publique font face de manière régulière et alarmante à des violences sur leur lieu de travail. Selon une étude récente de Slater et Gordon, spécialistes des accidents du travail, menée auprès de 1 000 employés du secteur public :

1/5

des femmes

sont victimes de violences physiques au travail

55%

des travailleuses

disent avoir été victimes d'un comportement agressif ou intimidant

2/3

des infirmières

sont victimes de violences ou de menaces au travail

Construire un mouvement mondial de justice salariale

Au-delà de l’égalité salariale, nous devons construire un mouvement pour une véritable justice salariale : pour cela nous devons accroître la valeur économique du travail des femmes, en transformant la hiérarchie salariale due à l’emploi qui désavantage les femmes et les place souvent tout en bas de l’échelle des rémunérations. Nous devons aussi lutter contre la division des métiers en fonction du genre.

Après une longue histoire de lutte pour l'égalité des sexes, l'ISP a franchi une étape importante en 2017, avec, pour la première fois, l’adoption lors de notre Congrès international, d’un programme d'actions intégrant pleinement la problématique hommes-femmes. En conséquence de quoi la lutte pour l'égalité des genres concerne maintenant dans chaque secteur et chaque sujet de notre travail. Il place notre lutte pour la justice économique et la redistribution des richesses au centre de nos activités et promeut des solutions pour que le travail des femmes soit mieux valorisé.

Dans de nombreux pays, les salaires du secteur privé des industries à prédominance masculine sont nettement plus élevés que ceux des services publics comme la santé, l'éducation, les soins aux enfants et aux personnes âgées où les femmes constituent l'écrasante majorité des effectifs.

Une approche structurelle et intersectionnelle est nécessaire pour réaliser les changements en profondeur capables de générer une justice salariale réelle.

• Malheureusement, le sexe, l’origine ethnique et la classe sociale continuent à fausser le marché du travail, ses rapports hiérarchiques et ses rémunérations.

• L'inégalité salariale doit être abordée de manière systémique. Une véritable égalité implique de relever la valeur du travail des femmes sur l'ensemble du marché et non pas seulement promouvoir un petit nombre de femmes supplémentaires dans les conseils d'administration.

• Cette question doit être reliée plus largement à celle de la justice économique. Nous devons renverser les situations de domination qui alimentent toutes les formes de discrimination et d'exploitation.

Grève pour l'égalité salariale

L'ISP soutient activement le militantisme syndical en faveur de l'égalité salariale.

DÉCOUVREZ NOTRE REPORTAGE SUR LA RÉCENTE GRÈVE DE GLASGOW.

Les facteurs clés pour des services publics sensibles au genre sont :

La liberté d’association : Sans ce droit, le travail décent dans les services publics peut potentiellement être remis en cause. Le rôle des syndicats pour assurer l'équité entre les sexes dans le monde du travail, corriger les déséquilibres de pouvoir et protéger l'organisation syndicale est fondamental.

Justice salariale : L'écart salarial entre les hommes et les femmes est historiquement construit sur une division du travail en fonction du genre. Une proposition promotrice d'égalité des genres nécessite une approche intersectionnelle reconnaissant la variabilité des formes de discrimination et la diversité des inégalités auxquelles les femmes sont confrontées au travail et à la maison. Le principe "travail égal salaire égal" doit reconnaître cet état de fait et transformer les hiérarchies salariales pour mettre fin aux discriminations hommes-femmes sur le marché du travail.

Augmenter à la fois la valeur économique et la valeur sociale du travail dans le secteur du soin à la personne, dans celui de l'éducation et dans les services publics de santé permettra d'éliminer un système qui perpétue ces inégalités.

Augmentation de l'emploi public : Les mesures d'austérité prises dans le monde entier ont décimé les services publics et provoqué un grave sous-emploi dans des secteurs clés. Les travailleuses ont souvent dû en prendre le relais. Un exemple révélateur est celui du secteur de la santé où les ratios infirmiers/patients devraient être considérablement augmentés. L'Organisation Mondiale de la Santé estime que si les gouvernements ne prennent pas de mesures urgentes il manquera 18 millions de travailleurs sociaux et de travailleurs de la santé dans le monde d'ici 2030.

Des services publics sensibles au genre sont essentiels pour mettre fin à la confiscation du pouvoir et du contrôle par les hommes, à la division du travail en fonction du sexe ainsi qu'à la définition traditionnelle des normes et des rôles.”

Violence et harcèlement sexistes: Les travailleuses/eurs de la fonction publique sont la zone de contact de l'état avec sa population et sont de ce fait non seulement exposés à la violence et au harcèlement de la part des employeurs et collègues de travail mais aussi de la part des usagers. Les travailleuses/eurs sous-traitants, intérimaires et précaires sont particulièrement vulnérables car la menace de perte d'emploi plane sur eux/elles en cas de plainte pour violence ou harcèlement. Les travailleuses sont également victimes de violences conjugales et les gouvernements, en tant que plus important employeur de femmes dans le monde, ont la possibilité d'établir une norme de référence en incluant des congés et des protections contre les violences domestiques dans les conventions collectives.

Les hommes sont également victimes de violence et de harcèlement au travail. Pourtant, la répartition inégale du pouvoir et la persistance des stéréotypes rendent les femmes beaucoup plus vulnérables. La discrimination sociale et sexiste, répandue dans toutes les sociétés, est souvent reproduite et exacerbée par la culture du lieu de travail. Cela peut contribuer à entretenir des relations de subordination et de violence potentielle à l'égard des femmes, ainsi que des minorités ethniques ou sexuelles.

La violence et le harcèlement peuvent nuire au bien-être physique et psychologique des femmes qui travaillent et entraîner des problèmes de santé plus importants. Malheureusement, un trop grand nombre de femmes souffrent d'anxiété, de dépression, de crises de panique, de troubles du sommeil, de déficit d'attention, de problèmes de mémoire et plus généralement d'un sentiment profond de vulnérabilité au travail.

La violence au travail touche tous les secteurs, qu'ils soient publics ou privés. Mais le secteur de la santé, dans lequel les femmes constituent la majorité des travailleurs, est l'un des plus touché. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la violence dans ce secteur représente un quart de toutes les agressions commises sur un lieu de travail. Un rapport récent des États-Unis révèle que 54 % des infirmières d'urgence ont déclaré avoir été victimes de violence au travail au cours des sept derniers jours.

Les patients et les visiteurs sont une source de violence, mais les collègues et les supérieurs font aussi souvent partie du problème. Les violences au travail s'intensifient dans les situations de guerre ou de crise économique, et sont également souvent la conséquence des privatisations et des mesures d'austérité. Ces politiques entraînent une déréglementation accrue, des suppressions d'emplois et une recrudescence d'emplois précaires ce qui augmente mécaniquement les possibilités de mauvais traitements.

L'Organisation internationale du Travail (OIT) souligne que la violence sur le lieu de travail augmente en raison des restructurations, de l'insuffisance de personnel, de la surcharge de travail, des contrats atypiques ou précaires et de l'absence de normes de sécurité adéquates.

Les victimes de violences au travail ne sont pas seulement les travailleurs. L'épuisement, la dépression et le manque de personnel finissent par affecter la qualité des services aux patients et à leur famille. C'est ainsi que la violence au travail finit par avoir des effets négatifs sur l'ensemble de notre société.

C’est pourquoi quand les gouvernements livrent le secteur public aux marchés, mettent en œuvre des dérégulations généralisées ou réduisent les protections dont nous bénéficions, la violence et le harcèlement augmentent et nous en payons tous le prix.

Rosalia Vazquez-Alvarez SPÉCIALISTE DES SALAIRES AU BIT

“Dans de nombreux pays, les femmes sont plus instruites que les hommes mais gagnent des salaires inférieurs, même lorsqu'elles travaillent dans les mêmes catégories professionnelles,”

Nous savons que

  • Les principales causes des écarts de rémunération entre hommes et femmes sont dues à la division historique du travail selon le sexe et à la sous-valorisation du travail traditionnel des femmes.

  • Les femmes ont occupé des professions bien spécifiques depuis des siècles, et cela n'a pas beaucoup changé depuis.

  • Les femmes assument une part disproportionnée du travail non rémunéré, y compris à la maison, ce qui diminue d'autant la valeur de leur travail.

  • Les freins à l'avancement professionnel et les barrières à l'entrée des professions à prédominance masculine (en sciences, en technologie, en ingénierie et en mathématiques) n'ont pas été levés pour les femmes.

  • Les femmes gagnent moins que les hommes, à emploi et qualifications égales ou supérieures. L'augmentation générale du niveau d'éducation des femmes n'a pas comblé cet écart salarial.

  • L'écart de rémunération hommes-femmes doit, dans son ensemble, être examiné comme une question de justice économique.

  • Nous devons rendre visible le travail non rémunéré et sous-valorisé des femmes.

Adjoujiu Gueme Federation des Syndicats du Secteur Public du Tchad (FSPT)

"En tant que travailleuses et dirigeantes syndicales nous constatons souvent que lorsque nous essayons de défendre nos droits, on nous glisse des "peaux de banane" sous les pieds."

Adjoujiu est la première femme dirigeante syndicale au Tchad et a joué un rôle clé dans la lutte pour la promotion des droits des travailleurs dans le secteur public.

Découvrez comment elle a favorisé l'organisation de la toute première Marche des femmes au Tchad, dans notre série documentaire "One Day Film Series".

Les femmes dans la main-d'œuvre mondiale

Les syndicats doivent mener la lutte pour l'égalité des genres

La voix salariale mondiale pour l'Égalité des Genres

Depuis plus d'une décennie, l'ISP guide la présence syndicale à la Commission des Nations Unies sur la Condition de la Femme.

Grâce à notre participation, nous avons mis en exergue l'importance des droits syndicaux et des droits du travail pour favoriser l'émancipation des femmes, ainsi que le rôle stratégique des services publics dans cette lutte.

Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le mouvement pour la justice fiscale afin de faire valoir la nécessité de financer des services publics permettant aux femmes de bénéficier pleinement de leurs droits humains fondamentaux.

L'ISP a entrepris la réalisation de deux études pilotes une au Pérou et l'autre au Ghana montrant clairement comment l'évasion fiscale des entreprises compromet notre capacité à réduire l'écart salarial entre les genres et entrave le financement nécessaire à de nouvelles approches visant une transformation sociale favorable à l'égalité des sexes.

Nous aidons les syndicats à gagner

L'ISP assure le lien entre les différents niveaux en développant et en partageant ses recherches, ses campagnes et l'influence politique nécessaire pour gagner

NOUS LUTTONS POUR L'ÉGALITÉ DE TRAITEMENT

Nous faisons du lobbying pour la ratification de la Convention 100 de l'OIT sur la rémunération, nous sommes également membre de la Coalition internationale pour l'égalité salariale - CEPE

NOUS NOUS BATTONS POUR DES FINANCEMENTS

Nous savons que la lutte pour la justice fiscale est une lutte féministe. Nous établissons des liens avec les ONG et la société civile et luttons contre l'austérité.

NOUS SOUTENONS LES MILITANTES SYNDICALES

Nous organisons régulièrement des formations pour développer et renforcer le leadership de nos dirigeantes et nous mettons en place des règles chez nos affiliés pour augmenter la participation des femmes à tous les niveaux de leurs organisations.

NOUS FAÇONNONS LES POLITIQUES INTERNATIONALES D'ÉGALITÉ DES GENRES

Nous sommes parmi les leaders syndicaux de la Commission des Nations Unies sur la Condition de la Femme et nous avons été une voix forte dans la promotion des normes de l'OIT sur la violence au travail.

NOUS JOIGNONS LE GESTE À LA PAROLE

Nous avons une politique de parité hommes-femmes et avons fait de notre fédération syndicale la première à compter 50 % de femmes dans tous ses organes de décision.

NOUS NOUS OPPOSONS À LA VIOLENCE, AU HARCÈLEMENT ET À L'OPPRESSION

L’élargissement du débat sur la violence dans toutes ses acceptions, tant sur la forme que sur le fond, a transformé la "question de genre" en un enjeux prioritaire pour notre mouvement.

Engagez-vous

Vous voulez lutter pour l’égalité des salaires ?

Rejoignez un syndicat. Découvrez si votre pays a signé la convention N°100 de l'ILO sur l'égalité de rémunération. S'il l'a fait, consultez les recommandations de l'OIT. Sinon, lancez ou rejoignez une campagne de ratification.

Vous souhaitez militer contre la violence au travail ?

Découvrez la nouvelle convention 108 de l'OIT comme outil essentiel pour mettre fin aux violences sexistes au travail. En savoir plus et participer à la campagne de ratification.

Êtes-vous confronté à des actes de violence et de harcèlement au travail ?

Alors contactez votre syndicat local et essayez de savoir si un système indépendant de traitement des plaintes sur le lieu de travail existe au sein de votre entreprise.

Vous souhaitez un retour d’expérience sur les stratégies syndicales gagnantes pour les travailleuses ?

Consultez nos recherches, études de cas et vidéos en ligne.