Entendez la voix des enfants derrière les barreaux

À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, l’ISP dénonce le secteur des prisons privées, chiffré à plusieurs milliards de dollars, pour qui la détention des migrants et migrantes est devenue une nouvelle source de bénéfices.

Aujourd’hui, les déplacements forcés provoqués par les conflits, la violence, la pauvreté extrême et le changement climatique ont atteint un niveau sans précédent, et les enfants sont parmi les plus durement touchés.

En effet, les enfants et les jeunes représentent la moitié des réfugié-e-s dans le monde.

La situation des enfants détenus à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique est symptomatique de ce phénomène. Au lieu de leur fournir des services publics tels que des soins de santé, l’accès aux services sociaux et l’éducation, les autorités américaines les ont arrachés à leurs familles et les ont soumis à des traitements inhumains.

Chiffres Clés

50%

des réfugié-e-s dans le monde sont les enfants et les jeunes

10 500

enfants soient détenus aux Etats-Unis

Il est inacceptable qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, 10 500 enfants soient séparés de leur famille et détenus dans des centres d’accueil aux Etats-Unis.

Face à cette situation inacceptable, l’American Federation of Teachers (AFT), un affilié de l’ISP, a déposé plainte l’année dernière auprès du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, l’organe intergouvernemental de l’ONU chargé de renforcer la promotion et la protection des droits humains ainsi que de traiter les violations des droits humains dans le monde.

En outre, la semaine dernière, l’ISP, l’AFT et l’Internationale de l’Education (IE), un autre syndicat mondial, ont organisé un rassemblement lors de la session du Conseil des droits de l’homme à Genève pour faire entendre la voix de ces enfants et demander au Conseil de prendre des mesures d’urgence. Leur plainte est actuellement examinée par l’organe des Nations Unies.

Pire encore, les sociétés à but lucratif profitent de la misère des enfants et des familles de migrant-e-s en détention. Il est, en effet, dans leur intérêt de non seulement garder les enfants migrants en détention, mais aussi d’augmenter leur nombre afin de maximiser les profits.

De nombreux travailleurs et travailleuses seront choqués d’apprendre que leurs fonds de pension sont peut-être utilisés pour financer la détention d’enfants à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Des recherches ont montré que les fonds de pension des travailleurs et travailleuses sont souvent investis dans les actions de ces entreprises, que ce soit directement ou par l’intermédiaire de fonds communs.

Nous ne pouvons permettre une telle chose !

Les travailleurs et travailleuses doivent exiger que de tels investissements soient exposés et doivent y mettre un terme.

Nous appelons les syndicats du monde entier à s’engager à immédiatement se départir de ces fonds et à signer la pétition pour mettre fin aux prisons privées.